La maison qui ne monte plus, immobilise le paysage. Mais le soir, des
lumières courent à travers les arbres et les fenêtres. J'ai deviné ton regard
à travers tes paupières closes. Quel dessein a fait rougir ton front ?
Le vieux monde t'observe dans la rue. Des gens qui n'ont jamais changé
d'air, de sang, ni de morale sont venus t'attendre. Déjà tu te repens
d'avoir couru vers cette tendresse trompeuse. On ne revient pas à son
ancien nid sans risquer quelques désillusions.
Pour tout cela j'avais crû que tout allait s'arranger et aussitôt j'avais
préparé mon retour. Mais toi, toi que fais-tu toujours à cette même
place ? Ce sourire et cette main tendue, geste que je connais rassure-moi.
Je m'approche et je serre cette main, elle est blanche et froide. Celui que
je prenais pour mon ami est une statue d'homme célèbre.
La comparaison du manuscrit avec l’édition originale de 1915 montre
2 petites variantes. Celle faite avec le texte imprimé définitif (
Plupart du
temps,
1945), fait apparaître de très nombreuses variantes de texte (plus
de 170, en tout). On sait que ce fut toujours l'habitude de Reverdy de
corriger ses anciens textes lorsqu'il les rééditait.
A noter qu'au bas de certains poèmes figurent, signées
M. J.,
des
appréciations telles que
Un des meilleurs, Magnifique,
d'une autre main,
qui pourrait être celle de Max Jacob.
Comme le montrent de nombreuses indications de typographe d'une autre
main, il s'agit là du manuscrit même qui servit à l'impression.
Reliure de l’époque signée de Germaine Schroeder.
Cette élégante reliure est similaire à d’autres réalisées pour Coco Chanel.
Comme son amie Misia Sert, elle faisait appel à Germaine Schroeder
pour habiller ses exemplaires. Il est souvent difficile de savoir avec
certitude pour laquelle des deux femmes la reliure a été faite.
Accident à la coiffe supérieure, mors fragiles, déchirures sans manque à
5 feuillets (25 à 29) n’atteignant pas le texte.
196
176 184 163
163