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La production sucrière à Haïti, à l’aube de l’âge industriel
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Archives de la sucrerie Delaunay-Mahé à Boucassin sur l’île de Saint-
Domingue
.
1727-1728
.
Ensemble de 124 lettres et 36 documents manuscrits in-4, emboîtage en
maroquin vert à grain long moderne.
Importante archive industrielle et administrative inédite de la
plantation Delaunay-Mahé, située paroisse Saint-Pierre de l’Arcahaye, à
Boucassin, au Nord de Port-au-Prince, sur la côte ouest de Saint-Domingue.
Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti) était le fleuron de l’empire colonial français ;
les trois quarts de la production sucrière du monde en provenaient. C’était en
même temps l’un des principaux centres de la traite négrière en provenance
d’Afrique.
Avant la Révolution, les produits de Saint-Domingue représentaient un tiers des
exportations françaises.
En 1750, le Nantais René Delaunay-Mahé acheta des parts dans l’une des
plantations de canne à sucre et chargea son cousin, Breton-Deschapelles, de gérer
ces terres exposées à de nombreux ouragans. Ce dernier abandonna cette charge
en 1788, puis émigra en Amérique du Nord où il décéda en 1795. Un autre cousin
de Delaunay-Mahé prit la suite.
L’ensemble comprend :
- 92 lettres adressées à René Delaunay-Mahé ou à son épouse à Nantes, puis à
Paris, envoyées de Saint-Domingue par leurs agents Fitzgerald Sheridan, Henry
Rombert ou leurs fermiers, certaines avec adresse et cachet : rapports réguliers et
détaillés sur les différentes activités de la plantation, échanges sur les opérations
à suivre, viabilité de la plantation, détail de la production, fluctuation des prix,
gestion des esclaves, etc., entre 1780 et 1792.
- 11 documents notariés : actes de ventes, donations, extraits de procès-verbaux,
comptes, etc., de 1727 à 1787. 
- 12 documents comptables : factures et comptes de vente de sucre pour les années
1789-1791.
- 32 lettres de correspondance avec les héritiers entre 1815 et 1828.
- 13 documents notariés : titres, comptes, papiers pour les années 1815-1828.
Certaines lettres constituent un témoignage poignant et sans fard sur
la traite négrière :
«
 29 têtes vous est echu
(…)
ainsi que 5 têtes de negres morts, il en est un sixième
qui n’a pas encore été représenté, parce qu’ il est un fugitif depuis plusieurs mois, si le
fermier me le représente à l’expiration de son bail
(…)
on lui en demandera le prix
de 300 lt ainsi que des morts déduisans toutefois le prix des enfants nés pendant son
bail, comme d’usage.
(…)
Dans ce lot est une negressse nommée Zabeth agée d’environ
50 ans, mere de 8 enfants, dont 6 males et 2 femelles, la plus jeune de 12 ans, l’ainée
de ses filles nommée Nicole agée de 24 ans a une fille mulatresse de 3 ans totalement
infirme par la débilité et l’ inaction totale du genre nerveux & sans espoir de veritable
et longue existence estimée par forme cent sols, dont M. Caillaud
(…)
offre de se
charger pour debarasser la mere
(…)
mais comme il n’est pas permis de vendre et de
detacher de la mere esclave un enfant au dessous de l’age de 10 à 12 ans on ne peut que
lui en faire donnation »
(lettre du 19 septembre 1780 adressée à Delaunay-Mahé).
Les tensions et la désorganisation provoquées par la Révolution française se
ressentent au fil des missives.
Après la révolte des esclaves, le gouvernement français avait promis des
compensations aux propriétaires terriens. La correspondance des héritiers, au XIX
e
siècle, fait état de ces réclamations et revendications auprès des gouvernements
français et britanniques, suite à la création de la république d’Haïti.
On joint un manuscrit intitulé
Etendue de la partie Espagnole
relatif à Saint-
Domingue, composé de trois cahiers non datés (première moitié du XVIII
e
siècle : (16) ff., (22) ff. dont 8 blancs et (22) ff. dont 12 blancs de format in-4).
On joint également un plan d’arpentage à l’encre noire avec rehauts d’aquarelle
de la plantation de Cottineau :
Plan d’arpentage et figuratif de l’ habitation de
Mr Cottineau au quartier paroisse et dépendance du fort Dauphin, dressé par nous
arpenteur du roy en cette Isle le 28 mars 1757,
à la réquisition du procureur (plan
dépliant et 3 ff. manuscrit in-4).
Précieux ensemble, bien conservé.
6 000 / 8 000
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