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LAFARGE (Marie Cappelle, Madame, 1816-1852) condamnée à mort puis aux travaux forcés pour
l’empoisonnement de son mari.
30 lettres autographes ou autographes signées
“Marie Cappelle”, 1841-1852, la plupart au colonel
Marnier ou au Dr Bancal ; 165 pages in8, 4 adresses et 7 enveloppes, montées sur feuillets in-fol., en
un volume infol. relié demi-chagrin rouge.
Très belle et importante correspondance de prison, pendant son procès à Tulle puis
pendant sa détention à Montpellier, suivi d’un intéressant dossier de lettres et de documents.
1841
. [
Tulle 30 juin 1841
], à Marnier, ancien compagnon d’armes de son père. Elle le remercie de son
soutien... “morte à cette vie et à ses joies, calomniée et flétrie par le monde, ayant trop souffert pour savoir
encore espérer, je me suis réfugiée dans ma conscience et dans le cœur de mes amis ; là je suis restée pure (...)
Pauvre père, il semble qu’il ait légué à mon malheur la noble amitié de ses frères d’armes (...) Des méchants
ont souillé son nom, ont mis une couronne d’ignominie et de douleur sur le front de sa fille. Mais le jour
de la vérité saura le venger, je l’espère je l’attends”... On a relié à la suite de cette lettre la minute d’une lettre
de Marnier qui proclame avec passion qu’il croit en son innocence, deux copies de ce brouillon et une de la
lettre de Marie. [
Tulle 26 juillet 1841
], elle consacre tout son temps et toutes ses forces à la grande œuvre de
justification qu’elle a entreprise, et ressent intensément le besoin de sa réhabilitation devant ses amis ; elle
évoque les visites consolatrices du général Hainault (plus copie et minute d’une autre lettre de Marnier).
[
Tulle
]
, ce 17
: “Aimez-moi toujours pour le bien que vous m’avez fait comme je vous aime toujours pour
celui que je vous dois” ; c’est son ami le comte de Tourdonnet qui lui portera cette lettre, il connaît “mes
plus secrètes pensées, mes plus secrètes douleurs, mes plus secrètes espérances”...
1842
.
Prison de Montpellier 1
er
février 1842. Elle adresse ses bénédictions à Mlle Marnier pour les bontés
de son père qui essuie les larmes et console ses douleurs, pauvre femme innocente et bien malheureuse... (et
copie d’une autre lettre de Mme Lafarge).
[Montpellier]
. Toujours en protestant de son innocence, elle donne
de ses nouvelles, parlant de ses crises névralgiques, de son désespoir et de ses larmes...
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