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CHATEAUBRIAND (René Auguste de, 1718-1786) comte de Combourg, capitaine de navire et armateur, père de l’écrivain.
Lettre autographe signée
“De Chateaubriand”, Saint-Malo 13 janvier 1771, à Messieurs Roux frères, négociants à Marseille.
2 pages et demie in-4, adresse avec marque postale.
Au sujet de ses navires pour la traite.
[Après avoir navigué aux Îles et armé des corsaires durant la Guerre de Sept Ans, Chateaubriand trafiquait alors par mer toutes sortes de
marchandises. Deux de ses navires évoqués ici, le
Jean-Baptiste
(du nom de son fils aîné) et l’
Aimable Julie
(sa fille), assuraient les liaisons de la
traite négrière entre la Guinée et Saint-Domingue.]
Il vient de recevoir leur courrier par lequel il apprend qu’ils ont fait assurer “a tous risques, sans stipulation dogmantation de prime en cas de
guerre, les 2400
ll
, à 8 pr % comptant de prime, sur les marchandises chargés ou à charger, pour compte de Mr Navet, au Cap françois sur le
navire
L’Aimable Julie
de St Malo”, qui doit repartir pour Saint-Domingue dans le mois. Il apprend également que les Frères Roux ont commencé
à le faire assurer pour son navire
le Jean Baptiste
, actuellement aux Caÿes St Louis, “pour jusquau port de France dans locean ou il fera la decharge,
au mesmes conditions et prime que celle accordée sur marchandise dans
laimable Julie
, en me garantissant la solvabilité de mes assureurs moienant
un pour cent, mais que vous ne vous chargés de me faire assurer, tout au plus, que 30000 livres sur ce navire, dit
le Jean Baptiste
”, alors qu’ils n’ont
pu “me faire assurer sur
le St René
en Guinnée”… Il les remercie du soin qu’ils ont pris pour lui procurer ces assurances et se félicite en revanche de
n’avoir pu assurer le
Saint René
, “comptant que ce navire est actuellement en route de Guinée pour St Domingue ou jespere quil se rendera en paix,
dautant plus que je commance a croire que la guerre n’aura pas lieu”… Il discute les modalités de paiement des primes d’assurance, et se refuse à
un concordat avec les frères Walsh (armateurs en faillite), évoquant “la perte sur le dernier voiage des terreneuviens
le Dauphin
et
la Providance
,
si ce dernier navire se trouve definitivement perdu, comme il y a bien de laparance”… Il avait acheté
le Dauphin
pour une enchère de 9000 livres
et l’a ensuite cédé au même prix pour démolition : “le sel de retour a esté vendu 70 livres le thoneau et jespere en peu vous fournir compte du
desarmement de ce navire, de la vente, circonstances et dependances, en attendant de savoir si
la Providance
est perdu pour toujours”… Etc.
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