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“La vérité est en marche…”
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[DREYFUS]. ZOLA.
Lettre à la jeunesse.- Lettre à la France.- Lettre à M. Félix Faure, président
de la République.
Paris, 1897-1898.
3 plaquettes in-8, brochées, sous étui moderne en demi-maroquin rouge.
Éditions originales.
L'appel à l'opinion.
Réunion assez rare de la trilogie en faveur de la cause dreyfusarde. Le 25 novembre 1897, Zola clamait
dans le
Figaro
la célèbre phrase : “La vérité est en marche, et rien ne l’arrêtera”, si ce n’est qu’une
campagne de désabonnements le contraignit à renoncer à sa collaboration au
Figaro
. Dès lors, il publia
ses textes en trois brochures, chez son éditeur Fasquelle. La
Lettre à la jeunesse
(14 décembre) et la
Lettre
à la France
(6 janvier 1898) précèdent le “J’accuse” dans l’
Aurore
du 13 janvier 1898.
La Lettre à la France
, datée 1898, ne fut mise en vente que l’année suivante : elle contient précisément
le fameux
J’accuse
(Émile Zola, BN, 1952, n° 541, 542, 545).
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[DREYFUS]. Fernand LABORI (1860-1917) avocat, défenseur de Zola et de Dreyfus.
Lettre autographe signée “Labori”,
20 janvier 1898 à 11 h du soir, [à son confrère Albert
Clemenceau] ; 2 pages in-8.
À propos de l’assignation définissant la plainte du gouvernement contre Zola, après la
publication de
J’
ACCUSE
!
dans
L’Aurore
, le 13 janvier 1898 [une “Réponse à l’assignation”, composée
par Georges Clemenceau d’après
J’accuse !
, et revue par Zola, paraîtra dans le même journal le 22].
“L’assignation est incroyable ! Elle comporte
une attitude immédiate
dont il faut que nous causions
sans
délai
avec M. Zola et avec ton frère. Je prie mon client d’être à mon cabinet demain
vendredi
entre 9
h ½ et 10 heures. Je serais tout à fait désireux d’y voir ton frère. Si celui-ci ne peut venir, fais-moi du
moins l’amitié de te trouver toi-même à mon cabinet vers 10 heures. Pardon de te déranger, mais il n’y
a pas une minute à perdre. Je compte sur toi sans faute”…
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[DREYFUS]. Émile ZOLA (1840-1902).
Lettre autographe signée “Z”,
[Upper Norwood] 30 octobre 1898, à Fernand Labori ; 4 pages in-8,
enveloppe “très pressée pour M
e
Labori”.
Très belle réponse au défenseur de Dreyfus, après la décision de la Cour de Cassation de
procéder à une instruction supplémentaire des faits de l’Affaire.
La lettre de l’avocat l’a touché infiniment : “La pensée qui vous l’a dictée m’est allée au cœur. Mais
vous savez que je n’ai jamais accepté vos éloges qu’en vous en renvoyant une grosse part. Vous êtes de la
victoire autant que moi, mon triomphe n’est que le vôtre, car c’est vous qui avez fait de ma protestation
ce qu’elle est devenue : une si retentissante enquête, un tel cri d’éloquence, que depuis lors la soif de
vérité n’a fait que grandir dans le monde entier. Aujourd’hui, la vérité éclate, grâce à vous. (…) Nous
voilà sauvés, puisque une enquête totale est décidée. Désormais, Dreyfus est acquitté ; et ma seule
terreur restait l’infamie possible d’un nouveau conseil de guerre, si toute la lumière n’était pas faite.
J’ai donc une grande joie”… Il doit rester en Angleterre “pendant deux grands mois encore, et je vous
avoue que l’exil commence à peser singulièrement lourd sur mes épaules. J’ai été très souffrant, mais
me voilà remis et j’ai pu reprendre mon travail”. Mais sa femme vient d’arriver, ils vont s’organiser pour
l’hiver, et il a tort de se plaindre : “Picquart, l’héroïque, est autrement malheureux. J’espère maintenant
qu’ils vont être forcés de le lâcher. Embrassez-le bien tendrement pour moi, la première fois que vous
le verrez”…
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