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CAMBACÉRÈS (Jean-Jacques-Régis de, 1753-1824) conventionnel (Hérault), ministre, Consul, rédacteur du Code civil, Archichancelier de
l’Empire.
Assemblée nationale ou états generaux de 1789.
Manuscrit autographe ; 15 pages et quart in-4.
Très intéressante relation de la naissance de l’Assemblée nationale.
… “Ce n’est pas sans raison que les representans du peuple ont abandonné l’ancienne denomination d’etats generaux, pour prendre celle
d’assemblée nationale”. Mais “le gouvernement, le parlement et meme les assemblees elementaires ne se doutoient pas du pouvoir dont les deputés
alloient etre investis”… Les députés appliquèrent les premières idées du grand changement à venir, notamment “dans l’affectation des deputés du
tiers etat à prendre le nom de communes”, dans les costumes et dans “les differences observées dans la presentation des trois ordres. C’est en cette
occasion qu’on qualifia pour la premiere fois le roi, du titre de legislateur provisoire”…
Cambacérès résume le discours d’ouverture de Necker, annoncé comme compte-rendu de l’état des finances et qui “n’a plu à personne. On l’a
regardé comme un programme du travail des etats generaux et on a été surpris de l’affectation du ministre à ne parler ni de constitution, ni du
grand principe de la necessité du contentement des peuples a l’etablissement de l’impot”… Les moyens présentés par Necker pour combler le
déficit n’ont pas convaincu et il termina son discours “par une sorte d’apologie de l’opinion par ordre et par une distinction conciliatrice des cas
ou l’opinion par ordre est preferable et de ceux où il valoit mieux opiner par tête”…
Les jours suivants l’ouverture, les députés des communes se réunirent “dans la Salle nationale”, mais l’assemblée fut ajournée en l’absence des
députés du clergé et de la noblesse : “Cette forme indiquoit qu’on n’entendoit pas que les ordres fussent separés (…) La vérification des pouvoirs a
été considerée comme une operation qui appartient aux etats assemblés”…