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des appétits à l’égard des divers fauteuils. Le d’Haussonville était comme favori, et l’objet d’une concupiscence multiple et
compliquée. Les autres semblaient n’attirer que le plus petit nombre des prétendants.
J’
EN
AI
CONCLU
QUE
LA
NOUVELLE
CANDIDATURE
QUI
ALTÉRAIT
SI
DANGEREUSEMENT
MA
POSITION
AVAIT
ÉTÉ
DIRIGÉE
CONTRE
L
INDÉSIRABLE QUE
JE
PUIS
ÊTRE
.
Cette distinction m’honore.
J’
AI
DONC
ÉTÉ
SUR
LE
POINT
D
ÉCRIRE
UNE
LETTRE
TRÈS
FACILE
,
QUAND
IL
M
A
ÉTÉ
FORMELLEMENT
DEMANDÉ
DE
RÉPONDRE
À
L
ÉLÉGANTE MANŒUVRE
PAR UN MOUVEMENT
SUR
L
ÉCHIQUIER
.
On m’a donné, pour me persuader, bon nombre de raisons dont la
plus substantielle était que je n’avais rien à perdre ; la plus subtile étant que je nuisais le moins du monde aux candidats déjà
déclarés pour le fauteuil de France. On me disait que le succès d’aucun des deux n’était en l’état rien moins qu’assuré.
Mais moi, j’ai ressenti très désagréablement l’idée d’entrer en compétition avec l’un et l’autre Bérard? Je les connais à peine ;
mais ce peu m’a montré des hommes très aimables et fort distingués, chacun selon sa nature. J’ajoute que l’un d’eux m’a donné
un ruban, et que je ne suis pas sans mémoire.
J’ai dit tout ceci. J’ai dit bien autre chose. J’ai dit que je savais combien j’allais heurter vos sentiments et contrarier vos souhaits ;
et quel ennui, au sens le plus fort du mot, j’allais éprouver si je cédais à la suggestion... Je suis donc horriblement gêné vis-à-
vis de vous. Ce n’est pas dire peu. L’occasion de l’Académie m’a valu de vous connavtre et de trouver en vous l’appui le plus
constant, le plus amical, le plus net.
J
E ME
DISAIS QUE
C
ÉTAIT
LE
VÉRITABLE
BÉNÉFICE
DE
CES
COMMERCES
,
ET QUE
RENCONTRER QUELQUES
ESPRITS
DE QUALITÉ
,
FAIRE
D
HEUREUSES DÉCOUVERTES
VALAIT
BIEN QU
ON
SE RISQUÂT ASSEZ
LOIN DE
SOI
.
L
A
VÉRITABLE
A
CADÉMIE
EST
SELON MOI
UNE
COMPAGNIE
TOUTE
NATURELLE
;
MAIS
LA
VÉRITABLE
N
EST
SANS
DOUTE
PAS
LA
RÉELLE
,
puisque me voici, aimant votre esprit, votre humeur, votre manière de voir et de juger, – en un mot, votre genre d’être libre et
humain, – amené, induit, presque contraint, à traverser vos désirs et à faire Àgure d’adversaire Vous n’imaginez pas à quel
point j’en suis péniblement aͿecté... »
96. VALÉRY
(Paul). Correspondance de 7 lettres autographes signées à Robert de Flers. 1923-1926 et s.d.
300/400
– «
J
E NE VEUX PAS ATTENDRE À DEMAIN POUR VOUS REMERCIER DE
TOUT CŒUR DE VOTRE ACTION
EN MA
FAVEUR
.
Je sais quelle chaleur
et quel zèle furent les vôtres. Vous ne me connaissiez pas et vous m’avez merveilleusement soutenu. Ce sont choses qu’on
n’oublie pas... »
(Paris, 28 juin 1923).
– «
Il me semble que vous venez de faire entrer l’Académie dans une voie assez nouvelle, puisqu’elle vient de donner un signe
positif d’existence en votant le vœu que vous lui avez soumis. Je vous envoie tous mes compliments, car
CET
ACTE
,
QUE
VOUS
AVEZ
SUGGÉRÉ
ET
PROVOQUÉ
AURA
SANS
DOUTE
DE
GRANDES
ET
HEUREUSES
SUITES
DANS
L
HISTOIRE
FUTURE
DE
LA
COMPAGNIE
. J
E
N
AI
JAMAIS
COMPRIS
QU
ELLE
SE
LIMITÂT
À
NE
PAS
CESSER
D
ÊTRE
.
On vous devra d’avoir éveillé cette vierge endormie, et l’on
vous applaudit même de loin. Si accoutumé que vous soyez d’être applaudi, recevez toutefois ce battement-ci... »
(Montpellier,
«
dimanche »
). – Etc.
97. VALÉRY
(Paul). Lettre autographe signée à l’éditeur René Philippon. Paris, 7 novembre 1928. 1 p.
in-folio, enveloppe.
150/200
V
ALÉRY
FACE À
SON
PORTRAIT
: «
D
ÉPLAISIR
ET
PLAISIR
. C
ETTE
FOIS
,
JE
SUIS D
ACCORD AVEC
LE MONSTRE
».
«
Un portrait, dit Pascal, porte absence et présence, plaisir et déplaisir.
Quant à moi, j’ai manqué votre visite et je
tiens votre “Portrait”. Déplaisir et plaisir. Cette fois, je suis d’accord avec le monstre. Le portrait est d’une délicatesse assez
orgueilleuse.
La ressemblance y est. N’y fût-elle pas, on reconnaîtrait le modèle, qui est l’artiste même, – au coup de pinceau. Car
l’image d’un peintre par lui-même peut lui être deux fois conforme.
Merci. Je vous le dirais de vive voix si je n’étais aͿreusement aͿairé et d’ailleurs assez mal en point. La Àn de l’été me fut peu
favorable. Merci de ce charmant présent, rare et exquis libelle si joliment imprimé, et mille souvenirs de l’ami... »
98. WAGNER
(Richard). Lettre autographe signée. Lucerne, 16 mars 1870. 1 p. in-8.
2.000/2.500
R
ECOMMANDATION
EN
FAVEUR D
ÉDOUARD
S
CHURÉ
,
UN DES
PREMIERS
ET
PRINCIPAUX
TENANTS DU WAGNÉRISME
EN
F
RANCE
.
«
Permettez-moi de me rappeler à votre souvenir par l’intermédiaire d’un jeune homme que j’ai en grande estime et grande
amitié. Veuillez recevoir monsieur E. Schuré comme un de mes bons amis avec lequel je suis persuadé que vous aurez intérêt à
causer et auquel je tiens à procurer l’avantage de votre connaissance... »