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335 TAUX DES FRUITS DU BAILLAGE DE NUITS
DEPUIS 1622 à 1789 (en réalité 1792) « à M. de
Bays ». Manuscrit de 118 pages petit in-folio, vélin
ivoire ancien, attaches, titre calligraphié au premier
plat. (traces de mouillures).
8 000 / 10 000
Pièce unique d’une importance de premier plan.
Ce précieux manuscrit donne année par année,
pendant
170
ans les prix du blé, de l’avoine, de l’orge,
du seigle, de la navette, de l’huile, de la cire, de la
queue des vins de nuits et dépendances (Vosne,
Chambolle, Morey, Vougeot) et du vin des « arrière
Cottes » ou « petit cru ».
À partir de
1650
la nomenclature est de plus en plus
détaillée, on y trouve mentionnés, à part les
« climats » de Corgoloin, Magny, Cote de Flagey,
Gilly, Comblanchien, Auvilliers, Premaux, Chorey,
Pouilly, Cote de Beaune, Prissey, Les Porrets, Les
Agillières, Les Cailles, St Julien, Vaucrains, etc…
Le manuscrit est toujours très lisible (malgré
quelques taches) : l’écriture change de nombreuses
fois, ce qui prouve qu’il ne s’agit nullement d’une
copie, mais d’un document de première main. Dès la
fin du XVII
e
siècle, on y trouve de nombreuses notes
mentionnant des noms, les désordres climatiques. Le
nom du maire et des échevins est souvent inscrit
(mort de
Marrey
, maire le
5
mai
1770
; grandes
cérémonies et repas pour l’installation de son fils ;
…). Le nom de
Jean de Bays
en mentionné en
1755
et sa signature figure au relevé de l’année
1771
. C’est
là un très important document d’ordre économique,
comme il en existe malheureusement si peu, lequel
permet une étude comparée des prix des denrées et
fournit de quoi bâtir un graphique complet du
marché des vins, pratiquement pendant deux siècles
(les prix augmentent sans cesse ; ils sont énormes en
1692
,
93
,
96
,
97
,
1701
,
1733
,
1770
).
On constate en outre la hiérarchisation des crus qui
c’est faite pendant tout ce temps. Très vite les cours
se distinguent et se fixent selon les provenances.
Notons que c’est précisément en
1622
que parait
l’arrêté de vendre comme Bourgogne les vins du
Lyonnais et du Beaujolais. L’importance des vins de
Nuits ne cessera de croître, Louis XIV l’ayant pour
ainsi-dire « lancé » en
1686
.
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