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[BENSERADE (Isaac de)]. Métamorphoses d’Ovide en rondeaux.
Paris, Imprimerie royale, 1676.
In-4, maroquin
rouge, triple filet doré, armoiries royales dorées au centre dans une bordure du Louvre, dos orné de fleurs de lis
couronnées et de petits fers dorés, roulette sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées, boîte de percaline
grise moderne (
Reliure de l’époque
)
.
2 000 / 3 000
Édition originale, financée par le roi à hauteur de dix mille livres, une somme considérable pour l’époque, et dédiée au
dauphin.
Premier tirage de la remarquable illustration de François Chauveau et Sébastien Le Clerc, comprenant un titre-
frontispice de
Charles Le Brun
interprété par
Le Clerc
, une vignette de titre aux armes royales et
226
vignettes dessinées
et gravées en taille-douce par
Chauveau, Le Clerc
et
Le Pautre
. Cette illustration porte en germe celle de certains des
grands livres illustrés du siècle suivant, telles les
Fables
de La Motte illustrées par Gillot en
1719
.
Somptueux exemplaire de présent relié aux armes de Louis XIV.
Un petit nombre d’exemplaires tirés sur grand papier avec les meilleures épreuves des gravures, reliés aux armes royales,
avait en effet été distribué par le monarque en personne durant le second semestre de l’année
1676
. Celui-ci porte sur le
titre la signature autographe ancienne de
L’Alemand
.
L’ouvrage éclaire un épisode de l’histoire galante du Roi Soleil, cette traduction des
Métamorphoses
en rondeaux français
ayant commandée par Louis XIV à Isaac de Benserade parce qu’il était un vieil ami de Madame de Ludre, chanoinesse de
Poussay, dont le roi, qui commençait à se déprendre de Madame de Montespan, était tombé amoureux. Ainsi, le rondeau
de la métamorphose d’Io en déesse est-il un hommage à Madame de Ludre, dont Io était le surnom, tandis que trois
rondeaux à la fin de l’ouvrage donnent en acrostiche les noms de Madame de Ludre et de Louis Quatorze.
De la bibliothèque du comte de Lignerolles (
1894
, n°
800
), avec une note au crayon de sa main sur une garde blanche.
Des feuillets ternis.
Brunet, IV, 288 – Tchemerzine-Scheler, I, 614 (la référence à l’illustration de L’Ovide en belle humeur de Charles Coypeau d’Assoucy est
erronée) – Méaume, « Note sur une édition originale d’un ouvrage de Benserade servant à éclaircir un point de l’histoire galante de
Louis XIV », Bulletin du bibliophile, 1875, p. 285.
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