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par Mansart. Ses nouvelles fonctions lui permirent d’assurer ainsi la promotion et la conservation par l’image des domaines
pour lesquels il avait donné tout son talent.
Notre recueil présente des similitudes avec deux autres recueils : le Vms
73
conservé au Musée national du château de Versailles
et le Ve
13
-rés conservé à la Bibliothèque nationale de France. Le Vms
73
comporte
8
planches presque identiques aux
8
planches représentant les jardins de Marly de notre recueil. Elles représentent les mêmes parties des jardins dans un ordre assez
semblable : aux planches numérotées de A à H du nôtre correspondent les planches numérotées
1
,
3
,
2
,
5
,
4
,
6
,
7
et
8
du
recueil Vms
73
. Mais il ne s’agit pas de copies : des différences peuvent être relevées, d’une part dans le cadrage des planches,
d’autre part dans l’état représenté des jardins, enfin dans la finition des dessins. Le cadrage des planches est parfois plus étroit,
parfois plus large, parfois identique d’un recueil à l’autre. Cet indice prouve que les dessinateurs ont travaillé à partir de relevés
communs mais que l’un n’a pas été reproduit à partir de l’autre. Les différences entre les deux états des jardins représentés dans
les deux recueils portent sur des détails (des allées nouvelles, une porte, un boisement...) mais tous ces changements montrent
que le Vms
73
est antérieur au nôtre. Le détail le plus important est le tracé des nouvelles allées du jardin haut dans la partie
de l’extension alors en cours de réalisation. Quant à la finition des dessins, les parties inachevées sont rares mais plus
nombreuses dans le nôtre. Cette caractéristique des deux recueils semble indiquer que les dessinateurs ont dû interrompre
l’exécution des planches sans qu’on sache pourquoi : peut-être que les changements décidés par le roi obligeaient à reprendre
une série complète avant l’achèvement complet du recueil.
Le Vms
73
doit être daté du milieu de l’année
1699
. Il est en effet postérieur à la construction du Grand Abreuvoir, de la Patte
d’oie et de la Grosse Gerbe qui ont été achevés au printemps
1699
. Les planches des jardins de Marly de notre recueil ont été
réalisées peu après, probablement au cours de l’année
1699
et achevées au plus tard au début de l’année
1700
. En effet,
l’extension des jardins hauts, ordonnée par Louis XIV le
11
janvier
1700
, apparaît en cours de réalisation sur les plans, tandis
que la réduction des jets d’eau du Grand Bassin décidée le
6
avril
1700
n’apparaît pas.
L’existence d’un troisième recueil contemporain, le Ve
13
-rés, légèrement postérieur aux deux précédents (certaines planches
datent de
1702
-
1703
), plus détaillé et plus complet, pourrait appuyer cette hypothèse. On retrouve des planches analogues aux
planches A, G et H : il s’agit des secteurs les plus boisés et donc présentant le moins de détails. Les principaux bassins et
fontaines de la partie centrale et des bosquets sont dessinés sur huit planches complétées par un plan d’ensemble du Petit Parc
et d’un plan général de la forêt. L’analogie entre le recueil Ve
13
-rés et notre recueil concerne aussi les vues du château, de la
Machine et de Saint-Germain. Malgré les similitudes, il ne s’agit pas non plus de copies mais de deux versions d’un projet
d’album représentant les domaines royaux.
Les quatre planches représentant le château et les pavillons de Marly correspondent aux planches numérotées
10
,
11
,
12
et
13
du Ve
13
-rés. L’analogie entre les représentations prouve l’origine commune des deux recueils. Les différences portent
principalement sur l’élévation du château avec deux états d’un projet décoratif. Les peintures en trompe-l’œil sont esquissées
uniquement sur la planche du recueil Ve
13
-rés dont l’état, plus proche du décor réalisé, semble postérieur. Le pavillon représenté
en plan, en élévation et en profil, est le
5
e
pavillon du couchant. Ce pavillon a été aménagé pour les bains à partir de
1688
.