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80. [HARDOUIN-MANSART (J.)].
Recueil de 16 plans figurant Marly et Saint-Germain.
S. d.
[1690-1699], grand in-4°,
broché, couverture ancienne.
Recueil de
16
plans (
34
x
25
,
5
cm) aquarellés, concernant les jardins et avenues septentrionales de Marly (
8
), la Machine (
2
),
les plans, élévations et profils du château et des pavillons de Marly (
4
). Les deux dernières aquarelles représentent le château
neuf de Saint-Germain-en-Laye.
L’absence de reliure originale empêche d’identifier son premier destinataire et l’absence de marques d’établir la filiation du
recueil. En outre, le nombre actuel de planches ne correspond pas nécessairement à l’état original du recueil. Toutefois, par
comparaison avec d’autres recueils et à partir d’une analyse détaillée de la série de planches conservées, il est possible de rétablir
certains aspects de la composition d’un album représentant l’ancien domaine royal de Marly, la machine de Marly et le château
neuf de Saint-Germain.
La présence de planches de la Machine réunies avec celles du château de Marly peut sembler naturelle, même si ces deux
domaines étaient organisés séparément. En revanche, les planches de Saint-Germain paraissent d’autant plus inattendues que
Louis XIV n’accorda plus guère d’intérêt à cette résidence après le départ de la Cour pour Versailles (
1682
). Néanmoins, on
retrouve la même ordonnance dans un autre recueil assez proche de celui-ci. Il faut aussi se souvenir que les deux châteaux de
Marly et de Saint-Germain étaient placés à la fin du XVII
e
siècle sous la même autorité du contrôleur des Bâtiments du roi,
Louis de Rusé. Ce sont aussi souvent les mêmes dessinateurs et arpenteurs qui furent chargés des deux domaines : Caron,
Lescuyer... Enfin, cette association de plusieurs domaines royaux permet d’identifier le destinataire et le commanditaire au plus
haut niveau de la cour de France. Seul le ROI, à vrai dire, pouvait être à la source d’un tel recueil et seule l’administration des
Bâtiments du roi pouvait initier un projet aussi ambitieux.
L’existence de plusieurs autres recueils illustrés des jardins de Marly pourrait laisser croire qu’on en fit une large diffusion. En
fait, sous le règne de Louis XIV, les albums parfaitement conservés sont aux armes du roi, ils se trouvaient donc dans sa
bibliothèque. Les plus récents furent réalisés à l’extrême fin du règne, les plus anciens vers
1699
-
1700
: toutefois, malgré de
nombreuses similitudes, ils ne sont pas identiques et ils représentent des états successifs de l’aménagement des jardins et des
bâtiments. Chaque recueil semble avoir été décidé pour dresser un état du château de Marly dont les incessantes modifications
nécessitaient des mises à jour régulières. Ainsi, bien qu’ils soient parfois inachevés (ou incomplets), ces recueils peuvent être
considérés comme des COMMANDES ROYALES réalisées par les Bâtiments du roi.
L’arrivée de Jules Hardouin-Mansart (
1646
-
1708
) à la tête de la Surintendance, en janvier
1699
, et la réalisation des premiers
recueils sont contemporaines. La réorganisation de l’administration des Bâtiments du roi qu’il entreprit aussitôt lui permit de
s’attacher désormais les services d’un bureau de dessinateurs (sous l’autorité de Robert de Cotte) plus important. Il créa alors
plusieurs charges de dessinateurs des jardins du roi. Il est donc probable que la réalisation de ces albums fut dirigée, voire initiée,
Probablement une commande royale