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Le 8 mai [1946 ?], à propos d’une signature nécessaire pour la vente d’une maison, il avoue : « au point de vue moral, ma
vie est devenue un désastre… Je te souhaite d’être heureuse. Je suis dans une tristesse afreuse »… Le 19 octobre 1946, la
rupture est consommée, et le divorce qu’elle demande est pour lui une catastrophe : « ma vie d’homme anéantie, ma carrière
d’organiste compromise. […] Ma vie de musicien, moi qui ai tant aimé mon orgue, est gravement compromise. […] Tout le travail
et l’efort de 30 années de jeunesse seront-ils eux aussi entraînés dans le néant ? » Il va donc tenter d’obtenir l’annulation de
leur mariage, et explique qu’il ne peut accepter le divorce que s’il est prononcé à son proft... « Maintenant il ne me reste plus
que ma pauvre vieille mère qui est toujours très malade et après elle, plus rien que le silence. C’est horrible ! Si tu avais pu
te rendre compte de la détresse morale dans laquelle je vivais déjà avant ton départ, le souvenir de nos années de jeunesse
aurait peut-être attendri ton cœur et tu aurais eu pitié de moi ». [Le divorce sera prononcé en 1947, et l’annulation par le
Vatican en 1953.]
Une lettre plus tardive, très technique, répond à une demande au sujet des transpositions des instruments à vent (fûte,
cor anglais, clarinette, cor)...
On joint 10 photographies (Durufé seul, avec Lucette, en famille) ; la partition de poche des
Trois Danses pour orchestre
(Durand, 1939), avec envoi a.s. : « Pour Lucette amicalement Maurice » ; plus une plaquette illustrée
Fernand Francell de
l’Opéra Comique
, avec envoi du chanteur à Lucette Bousquet.
153.
Maurice duruflé
. Manuscrit musical autographe signé,
Requiem
, op. 9.
Introït
(fragment)
, novembre 1947 ;
5 pages grand in-fol. plus page de titre calligraphiée.
1.000 / 1.500
Début du
Requiem
. Belle mise au net des 23 premières mesures de la partition d’orchestre de l’
Introït
pour chœur et
orchestre : « Requiem aeternam Dona eis Domine Et lux perpetua luceat eis »,
Andante moderato
. Sur papier à 26 lignes, elle
porte en tête la dédicace : « à la mémoire de mon père ». Le manuscrit est signé et daté en fn : « Novembre 1947 ».
Reproduction page ci-contre
154.
Abel GANCE
(1889-1981). Notes autographes sur Napoléon, 1970 ; 9 et 13 pages in-12, collées avec des
photographies sur 2 panneaux 24,5 x 39,5 cm (encadré) et 40 x 58 cm (un peu sali).
400 / 500
Curieux collages faits à partir de notes d’Abel Gance : extraits de lettres de Napoléon, documents révolutionnaires, note
sur l’acteur Albert Dieudonné dans le rôle de Bonaparte, etc.
155.
GESANGBUCH
.
Neues Gesang-Buch Alte und Neue Mit allem Fleiss gesammlete Geistliche und Liebliche Lieder
in sich haltend, welche auf Approbation E. E. Kirchen-Convents ... der Stadt Strassburg bey dem ofentlichen
Gottes-Dienst derer Evangelischen Kirchen daselbst sollen gesungen werden
(Strasbourg, Johannes Beck, 1747),
suivi de
Christliches Gebet-Büchlein
… (id.) ; in-12 de [1 pl., 3 f.]-597 p.-[17 p. de
Register
], et 48 p. ; reliure de
l’époque en velours rouge aux plats décorés d’écoinçons et d’un large médaillon à initiales entrelacées en argent,
ornements en argent sur le dos, fermoirs, doublures et gardes de soie rose à dentelle dorées, contregardes de
papier dominoté.
400 / 500
Bel exemplaire dans sa jolie reliure d’époque ; en tête, vue de Strasbourg sur double page gravée par J. Striedbeck.
On joint un exemplaire incomplet de Josua Wegelin,
Der Gemahlte Jesus Christus
… (Kempten, Christof Kraus, 1630),
rel. cart. parchemin.
156.
Charles gounod
(1818-1893). L.A.S., 11 janvier 1862, [à Jean-Jacques Ampère] ; 4 pages in-8.
300 / 400
Il n’a pas encore terminé le premier volume de l’
Histoire romaine à Rome
, car il est absorbé, voire « abruti par les dernières
douleurs de l’enfantement de
La Reine de Saba
», mais la lecture l’a transporté : « sous votre plume ce passé si lointain
devient un présent chaleureux duquel on se sent environné de toutes parts : ce livre est écrit avec amour, et c’est pourquoi
on l’aime comme on aimera par lui celui qui l’a écrit. Avec quelle hardiesse et avec quelle savante et humble circonspection
vous pénétrez les secrets de cette mystérieuse antiquité ! Plus ancien que les anciens eux-mêmes que de choses vous
nous apprenez qu’ils ont ou ignorées ou travesties, eux les voisins de ces choses ! Et quelle poésie dans la simplicité de
vos descriptions ! Et quel enchaînement dans vos conjectures qui sont en quelque sorte des nécessités ! Que ne puis-je
comprendre toute la valeur de votre intelligence ! »…
157.
Edvard GRIEG
(1843-1907). L.A.S., Christiania 5 novembre 1896 ; 1 page et demie in-8 ; en allemand.
700 / 800
Il regrette de ne pouvoir réaliser le plan fatteur de son correspondant. Il est déjà très occupé cet hiver, et sa santé
délicate l’oblige à ne pas prendre d’autres obligations…