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8.
BRETEZ Louis.
Plan de Paris commencé l’année 1734.
Dessiné et gravé, sous les ordres de Messire
Michel Etienne Turgot, Marquis de Sousmons, Seigneur de St Germain sur Eaulne,
Vatierville, et autres Lieux, Conseiller d’Etat, prévôt des march[an]ds... Achevé de graver
en 1739. Levé et dessiné par Louis Bretez. Gravé par Claude Lucas Et Ecrit par Aubin.
[Paris]. In-folio [455 x 565 mm] de 1 plan d’assemblage et 20 plans à double page. Maroquin
rouge, dos à nerfs orné de fleurs de lys, pièce de titre verte, roulette d’encadrement fleurdelisée,
armes de la ville de Paris au centre des plats, dentelle intérieure, tranches dorées. Reliure de
l’époque [Pasdeloup].
Premier tirage du « Plan de Turgot », dessiné par Louis Bretez de l’Académie de peinture et de
sculpture à la demande du prévôt des marchands. La diffusion de ce plan célèbre, véritable
opération de propagande à la gloire de la capitale du royaume, fut extrêmement large : presque
toutes les cours d’Europe en auraient reçu un.
t
Il ne s’agit nullement d’un plan scientifique, levé
selon une triangulation stricte et exacte, mais d’une représentation théâtrale de la ville de Paris :
«On s’est proposé en faisant graver ce plan, de faire voir d’un seul coup d’œil tous les Edifices &
toutes les rües que Paris renferme ce qui ne pouvoit s’exécuter qu’en prenant quelques licences
que les Règles austères de la Géométrie et de la Perspective condamnent, mais sans ces licences
on auroit perdu une partie des objets les plus interessans » (Mercure de France, juin 1740, 1117).
Les cinq présentations du plan furent confiées à Antoine-Michel Pasdeloup, relieur du Roi
(1685-1758) : trois sous forme de rouleaux (à 24, 26 et 30 livres) ; relié en veau (18 livres) ou
en maroquin rouge (36 livres). Les comptes de la ville nous informent très précisément sur les
exemplaires passés par l’atelier de Pasdeloup, soit 2448 exemplaires en un peu moins de quatre
ans, dont 627 exemplaires établis en maroquin rouge. Dans celui-ci, les planches 18 et 19 portant
le titre dans un cartouche orné, surmonté d’une allégorie de la Ville de Paris, ont été réunies.
Annotations anciennes à ce sujet sur une garde. Quelques restaurations, auréole au premier plat,
quelques trous de vers sur les mors et en marges de quelques planches, sans atteinte au sujet.
Cohen, 807. J. Boutier,
Les Plans de Paris
, 219.
16500 euros
9.
GÉRANDO Joseph-Marie de.
Considérations sur les diverses méthodes à suivre dans l’observation des peuples
sauvages.
[Paris], Société des Observateurs de l’Homme, [28 fructidor de l’an VIII - 15 sep-
tembre 1799].
Fascicule in-4 [210 x 268 mm] de 57 pages. Brochure sous couverture d’attente de l’époque,
titre manuscrit à l’encre sur la première couverture. Boîte moderne de demi-maroquin grenat
à bandes, titre doré en long.
Édition originale de ce mémoire fondateur de l’anthropologie française, présenté par le philo-
sophe Joseph-Marie de Gérando (1772-1842) devant la Société des observateurs de l’homme.
Créée à Paris par Louis-François Jauffret en 1799, cette société savante issue de la seconde classe
de l’Institut, celle des Sciences morales et politiques, rassemblait dans la mouvance du courant
dit de l’Idéologie, des médecins, philosophes, naturalistes, linguistes et voyageurs ainsi que le
premier « anthropologiste » ainsi nommé, François Péron. Elle entendait consacrer ses travaux
à l’étude de l’homme physique, intellectuel et moral, sous toutes les latitudes et recueillir selon
« une méthodologie unitaire » les observations sociales et culturelles permettant de jeter les bases
d’une anthropologie comparée.
t
La Société des observateurs de l’homme sombra assez vite dans
l’oubli après 1803. Victime du dédain et des manœuvres politiques, rabaissés au rang d’idéolo-
gues, ses membres furent qualifiés par Bonaparte de « rêveurs, phraseurs, métaphysiciens, bons à