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112

L

E

T

HÉÂTRE

.

Reveu & corrigé par l’Autheur.

Paris, Pierre Traboüillet, 1682

. 4 volumes in-12, veau fauve,

armoiries dorées au centre, dos orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (

Reliure de l’époque

).

40 000/50 000 €

Édition définitive publiée par Corneille et donnant le texte revu et adopté par lui.

Exemplaire de premier tirage, ne possédant ni portrait ni frontispices qui semblent avoir été ajoutés postérieurement à

l’édition.

P

RESTIGIEUX

EXEMPLAIRE AUX ARMES D

’A

NNE

-M

ARIE

-L

OUISE D

’O

RLÉANS

,

DUCHESSE DE

M

ONTPENSIER

,

DITE

LA

G

RANDE

M

ADEMOISELLE

.

P

ROVENANCE TRÈS REMARQUABLE

: en effet, on a souvent dit que la Grande Mademoiselle était

une spectatrice passionnée

de Corneille

(Jean Garapon) et

un modèle tout indiqué

pour le dramaturge (Arvède Barine). On retiendra notamment

l’épisode de l’annonce de son mariage avec le duc de Lauzun, digne, à lui seul, d’une tragédie cornélienne.

Fille unique de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, elle fut l’une des héroïnes de la Fronde et sa fortune colossale lui

permettait toutes les ambitions, même celle d’épouser le roi. Elle refusa tous les partis et tomba éperdument amoureuse

d’un roturier, le futur duc de Lauzun.

Elle voulut le mariage et le roi le lui accorda. Madame de Sévigné, le jour même de la nouvelle, s’empressa de l’annoncer

à M. de Coulanges dans une lettre célèbre (15 décembre 1670) :

Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante,

la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus

etc., etc.

Mais, quelques jours plus tard, le roi exigea la rupture. Madame de Sévigné, en précieux témoin, écrivit alors (lettre à

M. de Coulanges, 24 décembre 1670) :

Vous savez présentement l’histoire romanesque de Mademoiselle et de M. de

Lauzun. C’est le juste sujet d’une tragédie dans toutes les règles du théâtre ; nous en disposions les actes et les scènes

l’autre jour ; nous prenions quatre jours au lieu de vingt-quatre heures, et c’était une pièce parfaite

.

L

A RÉUNION AU TRAVERS DE CET EXEMPLAIRE DE DEUX ÉCRIVAINS

,

DE DEUX ESPRITS

ILLUSTRES

SI

PROCHES L

UN DE L

AUTRE

,

EST

EXCEPTIONNELLE

.

Tampon ex-libris en pied des titres :

DLJ. LECOCQ

.

Des bibliothèques Maxime Denesle (1978, n°61) et Jacques Guérin (V, 1988, n°7).

Tome I, manque de papier sur le bord du feuillet C

12

avec perte de quelques lettres. Coiffes, quelques mors et coins

habilement restaurés.