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85. FLAuBERT (Gustave). L’É
DuCATION SENTI
-
MENTALE
. Histoire d’un jeune homme.
Paris,
Michel Lévy frères, 1870
. 2 volumes in-8,
maroquin bleu marine, janséniste, doublure
de maroquin bleu serti d’un filet doré, gardes
de soie brochée, doubles gardes de papier
marbré, tranches dorées sur témoins, couver-
ture et dos, étui (
Marius Michel
).
25 000 / 30 000 €
Édition originale.
u
N DES TRèS RARES EXEMPLAIRES SuR PAPIER DE
H
OLLANDE
(tirage à 25 selon Carteret et
Clouzot).
La couverture de ces exemplaires de luxe porte
la mention fictive
Deuxième édition
.
Cet exemplaire est enrichi de 4
LETTRES AuTO
-
GRAPHES DE
F
LAuBERT
à son ami Edmond
Laporte, relatives à
L’Éducation sentimentale
.
Ces lettres forment au total 9 pages in-8, sur
papier bleuté. E
LLES SONT EXTRêMEMENT INTÉ
-
RESSANTES POuR COMPRENDRE L
’
ÉLABORATION
Du TEXTE ET REPRÉSENTATIVES DE LA
CONSCIENCE ARTISTIquE DE L
’
AuTEuR
.
Flaubert demande d’abord des renseignements
techniques sur la peinture à propos du portrait
de la maréchale peint par Pellerin, et celui d’un
enfant mort :
1)
Croisset, Samedi soir, 13 Mars 69. Mon cher bonhomme, un petit service ! Voici la chose : quel débagoulage esthétique
puis-je mettre dans la bouche d’un peintre qui fait le portrait d’un petit enfant mort. Le moutard a 8 mois. La maman qui
est une cocotte est là. Mon artiste s’en inquiète peu – & tout en crayonnant aussi tranquillement que s’il travaillait d’après
la bosse, se livre à des théories sur le portrait en général, et sur les portraits d’enfant en particulier. Que peut-on dire là-
dessus d’un peu spécial ? & qui sente l’homme du métier ? Je compte avoir achevé mon odieux bouquin vers la fin de mai.
Je commence l’avant dernier chapitre.
2)
Mon vieux de la vieille. Voici mon texte. Il est fait sur vos notes qui contenaient trois pages, & dont le résumé ci-joint m’a
donné un mal de chien
[...]
. Pellerin vient offrir à Frédéric ce portrait (dont il a donné l’idée, lui Frédéric) & que ne veulent
maintenant payer ni la cocotte ni son entreteneur. Frédéric ne s’en soucie pas non plus & envoie bouler l’artiste. Lequel, pour
se venger du dit Frédéric, le met en exposition chez un marchand du boulevard
[...]
. Quel aspect a le tableau. Je sais bien
pourquoi il est mauvais, mais je ne sais pas comment. Je voudrais que le lecteur le vit, qu’il put toucher un peu la peinture.
Flaubert a recopié ensuite le passage concernant les doubles de Pellerin (t. I, p. 376) :
3)
Cher ami, Je ferai mon profit du dernier paragraphe
[...]
Quant à vos objections, je ne les admets pas
[...]
. Lorsque tout
sera fini je vous lirai la chose & si elle vous choque nous la modifierons. Je vous embrasse. Car vous êtes gentil comme
un ange
[...].
4)
Duplan m’écrit que vous connaissez beaucoup Mr Alby le gérant actuel de la Maison d’Or. J’aurais besoin de savoir
comment en 1847 le plus beau salon de la dite maison était meublé & tendu... Vous rappelez-vous m’avoir donné
d’excellentes notes sur les angoisses qu’éprouve à faire un portrait un peintre esthétiqueur ? J’en ai profité autant que j’ai
pu. Mais j’aurais besoin, maintenant, que vous me fissiez en termes techniques la description des mauvaises qualités de
ce portrait
[...].
Je voudrais m’étendre un peu sur l’effet cocasse & lamentable que produit ce tableau à qqu’un
[sic]
qui
s’y connaît. Notez que mon artiste n’est pas un âne.
S
uPERBE EXEMPLAIRE EN MAROquIN DOuBLÉ DE
M
ARIuS
M
ICHEL
. Il provient de la bibliothèque Paul Voûte (1938, n° 299).
Portrait de Flaubert gravé à l’eau-forte, ajouté au tome I.
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