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233 gUÉriN (Eugénie de) femme de lettres française, sœur ainée du poète maurice de guérin (1805-1839). 6 lettres
autographes dont 5 à la baronne de maistre et 1 à son frère maurice, 1838-1840, 21 pages in-4, et 4 pages in-8,
4 adresses, avec cachets de la poste au départ de gaillac
1 000/1 500 €
Correspondance à la baronne de maistre dont elle était le guide spirituel, elle séjourna chez son amie au château des
Coques, dans la Nièvre à l’occasion du mariage de son frère. Ensemble de lettres amicales et personnelles, ainsi à propos
de leur amie commune Louise de bayne « C’est vous par bien des endroits par le caractère ardent et élevé, par la faculté
de souffrances. Je vous aime en elle et je l’aime en vous… Nous avons tous une beauté divine, la seule qui ne passe
pas, la seule qu’on doive aimer, la seule qu’on doive conserver pure et fraiche pour dieu qui nous aime… » et en août
1839 : « …Je ne cesse de penser à la mort, d’y méditer et de dire un de Profundis auprès du lit où il est mort… (maurice
de guérin, décédé au château du Cayla le 19 juillet 1839) ». Eugénie de guérin livre également ses impressions sur
barbey d’Aurevilly, le grand ami de son frère, qu’elle rencontra à Paris, et dont elle espérait sans doute beaucoup…
barbey est cité ou évoqué de manière parfois très originale dans chacune des lettres
Emouvante lettre à son frère de mai 1839, peu avant sa mort : « … Je sais ton état, je sais que ta gorge est plus enflammée,
ta voix éteinte, ta faiblesse extrême, une atonie complette et cela me porte bonheur hélas me tire des transes d’agonie où
me mettaient ces lettres d’alarme sans détail. L’incertitude est affreuse moins supportable que la réalité la plus terrible…».
Joint un poème manuscrit de la baronne de maistre. mariée, la baronne de maistre fut l’amante, au moins de cœur, de
maurice de guérin, dans une relation étrangement contrôlée par sa sœur Eugénie. C’est la baronne qui finança la venue
à Paris de l’impécunieuse Eugénie, qui, introduite dans le cénacle aurevillien, y suscita la colère de sa correspondante
la soupçonnant de vouloir la supplanter auprès de son mentor. d’où un renvoi brutal, rapide et définitif d’Eugénie de
guérin dans ses pénates tarnaises du Cayla : contemporaines de ces événements, la lecture de ces lettres à la baronne
de maistre ne manque pas dès lors d’un certain piquant...»
Ces lettres font état de la toute première publication dans la
Revue des Deux Mondes
en avril 1840, grâce à sainte-beuve
et à george sand, du
Centaure
, de
La Bacchante
et de
Glaucus
, de maurice de guérin, de la publication espérée
d'Eugénie par les soins de barbey d'Aurevilly des oeuvres de son frère maurice, ainsi que de ses préoccupations quant
au sort du
Cahier Vert
parti en Amérique, emporté par un ami de maurice (lequel sera finalement retrouvé sous une
pierre d'une maison bombardée en juin 1944 à Caen).
Nota : Les chemises dans lesquelles sont placées ces lettres portent les numéros en chiffres romains qui sont ceux des
lettres publiées par Emile barthès « EUgENiE dE gUEriN Lettres à sa famille et à divers, 2 vol. Albi, 1962.
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