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THEROIGNE DE MERICOURT (Anne Josèphe Terwagne, dite).

Lettre adressée au comte

Perrégaux.

Gènes, 22 mars 1789.

Lettre autographe signée “Theroigne” ; 1 page ½ in-4 ; adresse au verso du second feuillet.

Rare lettre autographe de la future “Amazone de la Liberté”.

Luxembourgeoise née à Marcourt, près de Liège, Anne-Josèphe Terwagne (1762-1817) devait participer,

quatre mois plus tard, à la prise de la Bastille et devenir, avec Olympe de Gouges, une des icônes de la

Révolution. En 1793, elle fut flagellée en place publique par des jacobines en raison de ses sympathies

girondines. Elle sombra peu après dans la folie : internée durant 23 ans, elle fut soignée par Esquirol.

En 1838, le fameux aliéniste exposa son cas dans son traité

Des maladies mentales considérées sous les

rapports médical, hygiénique et médico-légal,

y reproduisant son portrait.

La vie de cette ancienne courtisane devenue une égérie de la Révolution fascina nombre d’écrivains,

notamment Baudelaire et Lamartine qui voyaient en elle la figure de la femme en lutte pour la liberté.

Sarah Bernhardt l’incarna au théâtre.

Ce 22 mars 1789, elle adresse de Gènes au banquier Perrégaux une demande de prêt et une

recommandation pour son frère qui doit s’installer à Liège.

Je vous prie de donner dix louis à mon frère qui vous rémètéra cette lettre. Se celui dont j’ai eu l’ honneur de

vous parler qui va a Liege : vous aurez donc la bonte d’envoyer trois mille livre a Liege non compris les dix

louis que vous lui donnerez pour faire son voyage.

Vous les enverez a votre correspondent comme j’ai déja eu l’ honneur de vous détailler ; avec ordre que cet

argent ne soit employez que pour acheter cet petite plasse

. […]

Vous ne me connoissez point je ne puis donc réclamer pres de vous que la générosité d’un cœur sensible ;

est par consequent, je puis esperer que mon frere vous intéréséra assez par lui même, pour que vous fassiez

votre possible afin qu’il soit bien recommendé a Liege

[…].

Je vous prie de lui donner une lettre pour votre

corespondent afin qu’il le prenne dans son burau pour apprendre. Je ne veux pas vous priére d’avantage vous

avez assez de connoissance des homme pour juger en le voyant si le digne de votre recommendation.

Votre servante Theroigne

[…]”

2 000 / 3 000