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René-Théophile LA

Ë

NNEC

(1781-1826) médecin, inventeur du stéthoscope.

L.A. (la fin manque), Paris 18 novembre 1812, à

son père

Théophile-Marie

Laënnec

 ; 4 pages in-8 remplies

d’une petite écriture serrée.

Longue lettre à son père sur les affaires familiales et sa situation financière, à l’époque de

la Campagne de Russie.

Il a tardé en effet à lui régler les 150 francs, mais ses fonds de Quimper sont souvent courts, et l’état

de Kerlouarnec s’est aggravé depuis qu’il en est chargé : « j’ai toujours été obligé d’user toutes mes ressources

à mesure qu’elles se formaient ; 1° pour l’acquittement de 15 000

fr

de dettes ; 2° pour vous ; et pour ma

sœur. J’aurais certainement succombé sous la charge, si je n’avais pas eu le bonheur très-rare pour un médecin

de commencer à avoir un état à 30 ans »… Cependant les arrangements avec sa sœur, concernant la succession

de leur frère, seront bientôt conclus, et il n’en voudra nullement à son père s’il ne renonce pas à cette succession.

« Je sais qu’en affaires chacun a sa manière de voir et qu’il n’y aurait presque jamais de procès si les hommes les

plus sensés et les plus instruits n’étaient pas quelquefois capables de regarder comme bons, les droits les plus

nuls ou les plus douteux : mais aussi j’espère que vous ne vous offenserez point en revanche, si nous mettons

de l’empressement à poursuivre les nôtres quels qu’ils soient. Il est dans mon naturel de ne pas dormir tant que

je sens une affaire qui devrait être faite et qui ne l’est pas »… Il craint pourtant de ne pouvoir faire à son père

ses 800 francs de pension. « Voici ma position exacte. L’absence du C. [cardinal

Fesch

] m’ôte cette année et

peut-être pour plusieurs autres, 3000

fr

de revenu, celle de l’empereur rend Paris désert ; ainsi je puis compter

pour l’année prochaine, un grand tiers ou moitié de gain de moins qu’à l’ordinaire, et déjà je m’en ressens

beaucoup »… Il passe alors en revue les frais auxquels il devra faire face, pour la succession et pour sa sœur, sans

compter « un déménagement nécessaire parce que je suis logé d’une manière fort incommode pour un homme

de mon état, l’achat d’un cabriolet qui serait pour moi une économie, un voyage de Quimper &ca »… Plutôt

que de lui payer une rente, il propose « une donation pure et simple »…

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