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Après une première formation à Nuremberg, puis à Prague, Joachim von Sandrart travaille, de 1623 à

1627, à Utrecht auprès de Gerrit van Honthorst, qu’il accompagne à la cour de Charles I

er

d’Angleterre. De

1629 à 1635, il séjourne successivement à Venise, à Bologne, à Rome et à Naples où il a des contacts avec de

nombreux artistes tels que Johann Lyss, Guido Reni, Poussin et Pierre de Cortone. De retour à Francfort-

sur-le-Main, sa ville natale, il se marie en 1635. Trois ans plus tard, fuyant peut-être les troubles de la

guerre de Trente Ans, il part pour Amsterdam, où il fréquente les milieux intellectuels de la ville. Établi à

partir de 1645 (?) sur un domaine situé près d’Ingolstadt, qu’il tient d’un héritage, il mène alors l’existence

fastueuse d’un grand seigneur de la peinture européenne. Il travaille pour le prince-électeur de Bavière

Maximilien I

er

 ; en 1649-1650, il paraît au Congrès de Nuremberg, appelé par le comte palatin Carl

Gustav (le futur roi de Suède), pour immortaliser l’événement par ses pinceaux : l’empereur Ferdinand III

l’anoblit en 1653. De 1660 à 1674, il réside à Augsbourg ; il s’installe ensuite définitivement à Nuremberg,

où une Académie des beaux-arts, la première d’Allemagne, avait été fondée en 1662 à son instigation. Avant

de quitter Augsbourg, il y avait fondé une académie privée qui, reprise par la municipalité, deviendra au

XVIII

e

siècle l’un des principaux foyers de la peinture allemande. (…) La

Teutsche Academie

comprend

des biographies d’artistes de tous les pays, précédées de considérations théoriques et suivies par une vie de

Sandrart, écrite probablement par un de ses disciples sous sa dictée. Pour la plupart des vies, Sandrart se

contente de reprendre des ouvrages plus anciens, sans les soumettre à un examen critique et sans les citer, selon

l’ habitude de l’époque ; mais certaines d’entre elles sont entièrement originales, soit que l’auteur ait connu

personnellement les artistes dont il parle et utilise ses souvenirs (Guido Reni, Honthorst, Salvator Rosa), soit,

pour les peintres allemands de la Renaissance, qu’il nous transmette ce qu’il avait pu recueillir de traditions

orales en voie de disparition

. ” (Pierre Vaisse, Sandrart (1606-1688), Encyclopedia Universalis).

Les magnifiques illustrations de cet ouvrage reproduisent tout ce que le monde l’art peut compter de

plus intéressant : sculptures, églises, théâtres, bâtiments civils, objets d’art, médailles, peintures etc

ainsi de beaux plans de villes, parmi lesquels un grand plan dépliant de la ville de Rome. Une série de

33 planches représentent les portraits de tous les plus grands artistes sous forme de médaillons (Léonard,

Michel-Ange, Titien, Tintoret, Vasari, Dürer, Van Dyck, Callot, Rembrandt, Jamnitzer etc.).

L’exemplaire est bien complet de la biographie de Sandrart et de l’édition des

Métamorphoses

d’Ovide

donnée par Carl von Mander.

Cet ouvrage, publié en livraisons, connaît souvent des variations dans la composition des exemplaires.

Mouillures dans les volumes et sur les reliures ; 4 planches détachées. Selon l’index, il manquerait la

planche B du premier volume.

Provenance : Joseph August Beringer (ex-libris, daté 1900).

Rare first edition of the famous

Academia Tedescha

by Joachim Von Sandrart (1606-1688), painter

engraver, art historian and collector. After his first studies in Francfurt under de Bry and Merian, he

travelled extensively all over Europe before settling down in Nuremberg. The

Academia

is his main

work and became a classic in the field. Richly illustrated it contains many perspective views, maps,

plans (large folding plan of Rome) and portraits.