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Napoléon
BONAPARTE
(1769-1821), Empereur des Français
– Lettre entièrement
autographe écrite et signée au nom de sa mère Letizia Bonaparte,
la suppliante veuve
de Buonaparte
, adressée à l’intendant de Corse [François-Nicolas de La Guillaumye].
S.l., [probablement 1785 ou 1786]. 1 page in-4 (32 x 21 cm).
Rarissime lettre de jeunesse entièrement autographe
« Le veuve de Buonaparte vous supplie de vouloir bien lui accorder le nombre de neuf
cent meuriers sur les arbres de la pépinière d’Ajaccio.
Elle les veut laisser sur pied et par conséquent n’a pas besoin d’avoir des certificats sur
le nombre de trous faits ; outre la raison de s’appliquer à la cultivation de ses arbres ;
la position et la bonté de son terrain lui font espérer de pouvoir servir a ancourager et a
accréditer parmis ses compatriotes cette espece de culture.
Elle est, avec respect, la suppliante veuve de Buonaparte… »
Napoléon Bonaparte, adolescent, agit déjà en chef de famille
Charles Bonaparte, le père du futur empereur, vient de mourir prématurément à l’âge
de 38 ans. Il avait hérité la concession du terrain dit des
Salines
, situé près d’Ajaccio.
Proposant d’assécher ce marais et d’y acclimater des mûriers afin d’assainir l’air
de la ville et de soutenir l’industrie de la soie en France, il conclut le 19 juin 1782 un
important contrat avec le pouvoir royal, par lequel il s’engageait à livrer des pieds de
mûriers à partir de 1787 et l’État à les lui acheter. Il reçut un crédit sous forme d’avance
remboursable et fit débuter les travaux. En avril 1786, la pépinière d’Ajaccio comptait
déjà 25 000 pieds plantés.
Malheureusement, sous le prétexte d’un retard dans les plantations et d’un défaut
d’entretien des cultures, le contrôleur général des Finances, Charles-Alexandre de
Calonne, ordonna à l’intendant deCorse la résiliationducontrat enmai 1786. La nécessité
de rembourser le crédit royal, les fonds personnels engagés dans l’asséchement des
terres, et surtout la mévente des arbustes causée par la concurrence de plusieurs
autres pépinières de mûriers en Corse, affaiblirent gravement la situation financière de
la famille Bonaparte.
€ 20’000 - 30’000
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