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Livres et Manuscrits

RTCURIAL

14 juin 2017 14h. Paris

- Office des morts (f. 93r-120v) ;

- Les Quinze Joies de Notre-Dame

(« Doulce Dame de miséricorde […] »)

et les Sept Requêtes (« Douls Dieu,

douls Père, Sainte Trinité […] »)

(f. 121r-128v).

Le manuscrit est décoré de grandes

initiales en bleu sur fond d’or,

soulignées de vermiculures rouges et

bleues rehaussées d’encadrements et

de champs filigranés ou pointillés de

blanc, et de petites initiales

champies décorées en or sur fond bleu

et rouge filigranées de blanc. Sur

certaines pages, la hiérarchisation

des sections à l’intérieur des offices

se fait à l’aide d’une baguette en

bordure marginale à la décoration très

sobre, végétalisée de fleurs rouges

et bleues sur fond noir pointillé de

besants d’or et délimitant la colonne

de texte. Les pages de texte les plus

décorées sont celles qui présentent

une bordure à triple marge encadrant

le texte, ornée de rinceaux bleus et

or et de feuillettes sur lesquelles

se déploient des feuilles vertes, des

fleurs trilobées en or et quadrilobées

bleues et rouges.

Six grandes et belles miniatures

ornent ce manuscrit, avec une

décoration marginale similaire à

celle évoquée plus haut, selon une

homogénéité propre au cercle des

enlumineurs proches du Maître de

l’Échevinage.

Décentrée vers le coin supérieur de

la page, chaque miniature est bordée

d’un trait doré arqué dans la partie

supérieure, et doublée d’une ligne

rouge encadrant aussi le texte (sur

trois lignes) et la lettrine :

1. Annonciation (f. 26r) : cette

miniature présente une bordure

originale ornée de cinq médaillons

dont deux figuratifs : Adam et Ève

de part et d’autre de l’arbre de la

connaissance sur le tronc duquel est

enlacé le serpent à visage humain ;

une sirène se peignant devant un

miroir, figure très récurrente et

issue des bestiaires, tout comme le

coq peint sous ce médaillon (ces

figures raides aux visages anguleux

et aux yeux ronds, présentent un

lien évident avec la facture propre

au Maître de l’Échevinage). Les

quatre autres médaillons sont garnis

d’une décoration de fleurs blanches

trilobées, rouges et bleues, et de

rinceaux bleus et blancs sur fond or.

2. Nativité (f. 50r)

3. Le roi David en prière (f. 68r)

4. Crucifixion (f. 86r)

5. Office des morts (f. 93r)

6. Vierge à l’Enfant (f. 121r) : cette

miniature, d’un grand raffinement,

est celle qui est la plus proche du

style du Maître de l’Échevinage, non

seulement par l’emploi de

couleurs vives et la représentation

de vêtements tombant dans un drapé

anguleux, mais surtout par la

présence de la figure, très récurrente

dans les miniatures connues du Maître

de l’Échevinage, d’une dame en prière

portant un voile de veuve, archétype

de la commanditaire du manuscrit.

Quelques taches et salissures

marginales. Mouillure et bavure aux

2 dernières lignes du f. 36r. Reliure

un peu frottée avec accrocs au dos et

aux coiffes.

Bibliographie :

Claudia Rabel,

Artiste et clientèle à

la fin du Moyen Age : les manuscrits

profanes du Maître de l’échevinage de

Rouen

,

Revue de l’art

, vol. 84, 1989,

p. 48-60

8 000 - 10 000 €