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Livres et Manuscrits

RTCURIAL

14 juin 2017 14h. Paris

21

Louis-François JAUFFRET

1770-1840

Le Courrier des enfans

Paris, Gouzy-la-Roche, Bureau du

Courrier des enfans, 1796-[1799].

8 vol. petit in-12, basane porphyre, dos

lisses ornés de motifs dorés, pièces

brunes (reliures de l’époque).

Ce rare périodique «uniquement consacré

à l’amusement ainsi qu’à l’instruction

de la jeunesse», fut publié pendant

4 ans, de 1796 à 1799, à raison de 2

numéros par mois. Constitué de fables,

de contes et de pièces dramatiques et

poétiques adaptées au jeune public, il

eut un véritable succès à l’époque mais

se trouve aujourd’hui difficilement.

Collection incomplète comprenant pour la

première année (1796), les tomes III

(n° 9-12, mai-juin), IV (n° 13-16,

juillet-août), V, (n° 17-20, septembre-

octobre) et VI (n° 21-24, novembre-

décembre), et pour la deuxième année

(1797) les tomes VII (n° 1-4, janvier-

février), IX (n° 9-12, mai-juin), X

(n° 13-16, juillet-août) et XI (n° 17-

20, septembre-octobre).

Mouillures. Quelques cahiers déreliés.

Reliures très défraîchies avec manques.

1 000 - 1 500 €

22

Thomas JEFFERSON

1743-1826

Lettre autographe signée

à John Vaughan

Monticello (Virginie), 20 novembre 1822.

1 demi-p. in-4 et suscription.

Précieuse lettre de Thomas Jefferson à

John Vaughan, ayant appartenu à Alfred

de Vigny.

L’ancien président des États-Unis,

retiré dans sa propriété de Monticello,

en Virginie, tente d’aider un fils

de Caspar Wistar à être admis comme

aspirant dans la marine de guerre.

Cette lettre fait suite à celle que

Jefferson envoya à Vaughan quelques

jours plus tôt, sur le même sujet :

«Since my letter of the 10th I have

learnt that a new regulation has

been adopted in the Navy department,

by which no person can recieve a

midshipman’s warrant unless they have

been on some actual service at sea

6 months at least. […]

Mr Wistar will therefore have to

go thro’ this noviciate before his

application will be recieved».

Thomas Jefferson donne ensuite des

nouvelles de sa santé : «I write under

the pain of a recently fractured arm,

which happened the 2d day after I had

written to you. It is the Radius of the

left arm a little above the small bones

of the wrist, and is doing well».

John Vaughan (1756-1841), marchand

de vin d’origine anglaise, émigra

à Philadelphie en 1782. Membre de

l’

American Philosophical Society

dès

1784, il en devint successivement

trésorier (1791) et bibliothécaire

(1803), fonctions qu’il occupa jusqu’à

sa mort, notamment durant les nombreuses

années pendant lesquelles Thomas

Jefferson présida ce célèbre cercle de

réflexion.

La majorité des papiers de John

Vaughan sont aujourd’hui conservés par

l’

American Philosophical Society

. Cette

lettre, dont une minute est conservée à

la Bibliothèque du Congrès, n’a,

semble-t-il, jamais été publiée.

Manque marginal dû au décachetage et

trois déchirures marginales, sans

atteinte au texte. Quelques rousseurs.

[On joint :]

Jean HERVÉ. 1804-vers 1860. Lettre

autographe signée à Alfred de Vigny.

Le Mans, 7 octobre 1838. 1 p. in-8 et

suscription. Cette lettre accompagnait

la précédente : «Je vous envoie un

Specimen de poésies américaines et un

drame ; j’y joins un autographe de

Th. Jefferson […]». Ouvrier typographe,

Jean Hervé s’installa aux États-Unis

où il enseigna la littérature et la

philosophie de 1827 à 1837 environ,

notamment à Philadelphie. On peut penser

qu’il y connut John Vaughan et se fit

remettre la lettre de Jefferson qu’il

offrit ensuite au poète.

Provenance :

Alfred de Vigny

Archives Sangnier (cachets)

Bibliographie :

Alfred de Vigny,

Correspondance

, 38-86.

8 000 - 10 000 €

23

Carlo LASINIO

1759-1838

Pitture a fresco del Campo Santo di Pisa

Florence, Alessandro Bernardini, 1828.

Grand in-folio de [43] doubles f.

montés sur onglets, bradel demi-vélin

à coins (

reliure de l’époque, en partie

renouvelée)

.

Belle série de 42 planches gravées

sur cuivre et tirées à double page,

représentant le Campo Santo de Pise et

ses célèbres fresques, peintes pendant

trois siècles à partir des années 1350

et détruites par un incendie en juillet

1944.

Déchirures restaurées au titre et

à plusieurs planches. Rousseurs et

taches. Reliure restaurées, dos et coins

renouvelés.

1 000 - 1 500 €

24

George SAND

1804-1876

Lettre autographe signée à l’abbé Rochet

La Châtre, 1

er

février [1836].

8 p. et demie in-4, suscription

autographe, reste de cachet de cire

rouge.

Superbe lettre de George Sand à l’abbé

Georges Rochet, desservant de La

Champenoise, au moment du procès en

séparation des époux Dudevant :

« Je vous ai promis d’agir pour

l’affaire en question, et c’est avec

moi-même encore plus qu’avec vous,

n’en doutez pas, que j’ai pris cet

engagement, car ce me sera un véritable

bonheur que de vous avoir pour pasteur

et pour ami. Mais je ne puis agir à

l’instant même. Voici mes raisons. Mon

neveu le nouveau préfet, et moi, nous

sommes longtemps perdus de vue ; lui, et

sa famille parce qu’ils haïssaient ma

conduite démocratique ; moi, parce que

je ne voulais pas me soumettre à leurs

théories de patriciens. […] Mon procès

sera jugé devant l’opinion aussitôt

qu’il le sera devant les tribunaux.

Les hommes sont si vains dans leurs

jugemens, qu’il n’est permis d’avoir

raison qu’en vertu de l’arrêt de

trois hommes souvent ineptes, souvent

corrompus. Si je perds mon château, vous

verrez que je perdrai bien des sourires

et bien des révérences. Si je le gagne au

contraire, je serai blanche comme neige

et je pourrai me réclamer de mes

grands-parens. Ainsi est faite la

société, il faut lui faire la guerre

pour avoir la paix. Il faut la remuer

et lui faire signer le traité qui

assure notre dignité et notre repos,

ou bien il faut se rendre à merci et

porter ses chaînes. Ce dernier parti

ne me va pas. […]

Parlons de vous, maintenant. […]

Allez donc sans crainte, comme sans

forfaiture. Soyez sincère, sans cesser

d’être prudent. Transigez en souriant

avec bien des choses, examinez-les du

haut de votre raison, et tant qu’on

ne vous demandera que des formules

insignifiantes, soyez-y soumis avec

cette douceur qui est la modestie chez

les gens de mérite comme vous l’êtes.

Réservez vos forces pour un tems où vous

pourrez en faire un noble emploi. Si

ce tems ne vient pas, qu’importe ? Ce

n’est pas une gloire humaine que nous

cherchons, c’est le moyen de faire le

bien. »

Quelques déchirures marginales

atteignant le texte, sans manque.

[On joint :]

Un intéressant ensemble de 27 copies de

lettres de Georges Sand à l’abbé Georges

Rochet, vers 1836-1862 (ens. environ 45

p. in-8), réuni par Georges Escande.

2 500 - 3 000 €