Previous Page  138-139 / 228 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 138-139 / 228 Next Page
Page Background

137

Littérature

359

[HUGO, Victor] (1802-1885).

DROUET, Juliette (1806-1883)

Réunion de 44 lettres autographes à

Victor Hugo et de 2 feuillets de compte

[Guernesey, Paris, Bruxelles, Veules

et Villequier, 7 avril 1857-12 juin 1882]

Ens. 152 p. sur 1 f., 44 doubles ff. in-4

à in-16 (dimensions diverses) et 1 en-

veloppe.

20 000 / 30 000 €

Belle réunion de 44 lettres autographes,

dont 1 accompagnée d’un dessin (Guerne-

sey, 7 avril 1857), 1 feuillet de compte pour le

mois d’avril 1872 (avec son enveloppe auto-

graphe) et 1 second feuillet de compte pour

janvier-février 1880.

Importante correspondance de Juliette

Drouet à Victor Hugo, qui s’étend du 7 avril

1857 au 12 juin 1882. Écrites à un rythme

quasi quotidien, ces lettres et billets forment

un véritable journal épistolaire, illustrant les

différentes facettes de cette relation pas-

sionnelle.

Ces lettres sont celles d’une femme éperdu-

ment amoureuse : « Cher adoré bien aimé,

ta lettre a toutes les senteurs du paradis et

tout l’éclat des astres. […] je t’adore comme

un être divin que tu es » (Guernesey, 21 mai

1866, 4 p. sur 1 double f. in-12).

Dans l’une de ces lettres transparaissent

aussi les liens très forts qu’elle a tissés avec

les petits-enfants du poète : « Sois béni dans

tes enfants et dans tes chers petits enfants

qui sont aussi les miens par le cœur. J’es-

père qu’ils n’auront jamais besoin que je

leur prouve mais si cela était je leur donne

d’avance tout mon dévouement cœur,

corps et âme » (Guernesey, 11 août 1870, 4 p.

sur 1 double f. in-12).

Amour et fierté se lisent dans une lettre da-

tée du 12 mars 1879, dans laquelle Juliette

annonce à Victor Hugo qu’une plaque va

être apposée au mur de la maison où il est

né, et qu’une rue face à sa maison natale a

été rebaptisée « rue VICTOR HUGO » (Paris,

12 mars 1879, 4 p. sur 1 double f. in-12).

Mais cette passion amoureuse dévo-

rante pousse Juliette Drouet au désespoir

lorsque Blanche Lanvin s’immisce dans la

vie du poète : « cette déception […] à laquelle

je fais allusion prend de jour en jour les

proportions d’un véritable malheur. Jusqu’à

présent, j’ai hésité à t’en parler espérant que

de toi-même tu t’apercevrais que tu faisais

fausse route avec Blanche mais j’ai atten-

du en vain car ton étrange marivaudage et

ta mimique plus que bienveillante conti-

nuent plus que jamais avec cette pauvre

fille », (Guernesey, 30 octobre 1872, 4 p. sur

1 double f. in-12). Blanche Lanvin, de près

de cinquante ans sa cadette, sera l’une des

dernières passions de Victor Hugo. Ju-

liette supporte très mal ses liaisons amou-

reuses : « C’est pourquoi je te supplie de

ne pas prendre la peine de me tromper si,

comme j’ai tant de raisons de le craindre, tu

appartiens, pour si peu que ce soit, à une

autre que moi. Je me soumettrai courageu-

sement je le sens, je le crois, je l’espère à

la cruelle amputation de mon amour. Ce

que je repousse, ce qui m’indigne, ce que

je maudis, c’est le partage de près ou de

loin avec une autre. Tu n’as pas le droit de

me tromper » (Paris, 15 juillet 1879, 4 p. sur 1

double f. in-12).

Cette importante réunion comprend éga-

lement des lettres des années 1881 et 1882,

écrites un an avant la disparition de Juliette

Drouet. Souffrante, elle fait part à Victor

Hugo de son désespoir, « J’ai hâte d’en finir

avec tous les rêves, aussi bien ceux du jour

que ceux de la nuit. J’ai hâte de me repo-

ser dans l’honnête repos de la mort ». Mais

elle est toujours soucieuse du sort de Victor

Hugo et de ses petits-enfants : « En atten-

dant je pensais cette nuit, […] à ce qui nous

préoccupe tous les deux à savoir le meilleur

moyen de te garantir toi et tes petits-enfants

d’un dommage quelconque fait à tes inté-

rêts et aux leurs quand je mourrai » (Paris,

18 décembre 1878, 3 p. sur 1 double f. in-8).

Enfin, dans une lettre du 8 septembre 1881,

Juliette fait part à Victor Hugo de son soula-

gement : ils avaient perdu la trace d’un acte

officiel nécessaire à la régularisation de l’hé-

ritage de Juliette au profit des petits-enfants

de Hugo : « Dieu merci mon désintéresse-

ment est quitte envers ta générosité ! Je ne

te dois plus rien, maintenant, que de mourir

avant toi, et j’espère bien que Dieu me l’ac-

cordera » (Paris, 8 septembre 1881, 3 p. sur

1 double f. in-12).

Belle et importante réunion de lettres auto-

graphes de Juliette Drouet à Victor Hugo.

BIBLIOGRAPHIE :

-

Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo

[en ligne]

juliettedrouet.org

Taches, déchiruresmarginales, traces de pliures.