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116 PAUL-BONCOUR (Joseph). Art et démocratie.

Paris, Paul Ollendorff, 1912.

In-12 (178 x 113 mm), vélin ivoire

pyrogravé, peint et vernissé, décor oral polychrome en bleu, jaune, rouge et orangé sur fond noir, dos lisse orné

de même, doublures de vélin peint au décor similaire, gardes de vélin ivoire, non rogné, premier plat de couverture,

emboîtage de toile moderne (

[André Mare]

)

.

2 000 / 3 000

É

.

Envoi autographe signé de l’auteur :

à André Mare, en témoignage de la joie que m’apportent ses beaux efforts

décoratifs et l’admirable alliance de tradition et de fantaisie dont ils témoignent.

S

’A M

1913

(ex-libris).

Peintre, décorateur et architecte d’intérieur, André Mare (

1885

-

1932

) fut l’un des pères de l’Art déco. Ami d’enfance

de Fernand Léger, il présenta en

1912

au Salon d’Automne, avec ses collaborateurs Raymond Duchamp-Villon, Marie

Laurencin et Roger de la Fresnaye, une « maison cubiste » qui provoqua le scandale et consacra André Mare comme

décorateur.

Il avait présenté ses premières reliures au Salon d’Automne de

1909

. Les quelques reliures qu’il a peintes sont d’une

rare beauté tant du point de vue artistique que technique. Il préférait le vélin et le parchemin aux autres peaux, ce qui lui

permettait de continuer à user d’une expression picturale. Sa palette est chaleureuse, utilisant des tons vifs. Son travail,

alliant charme, créativité et originalité, était très en vogue chez les bibliophiles éclairés de son temps.

Ernest de Crauzat précise la technique spéci que des reliures d’André Mare : « Leur facture, simple d’apparence, exige

une grande dextérité et une connaissance très avertie du maniement des couleurs et vernis. Les sujets et motifs décoratifs

sont d’abord gravés au trait dans le vélin ou le parchemin à l’aide d’une pointe ou d’un thermo-cautère : les surfaces en

sont ultérieurement peintes et vernies. Les couleurs et teintures sont à l’eau ou à l’huile, les vernis, à l’alcool, à l’huile

et à la cellulose, blancs ou colorés, appliqués au pinceau ou au tampon. Ceux-ci donnent une impression d’émail et la

transparence des couleurs permet d’éviter les empâtements, de donner aux tons un éclat particulier et de conserver au

cuir son aspect naturel et son grain ».

« Ses fameuses reliures peintes et laquées sur vélin sont un apport inattendu et brillant à l’art de la couvrure des livres »

(Peyré).

L’exemplaire a guré dans l’exposition

Une vie, une collection

(Bruxelles,

2008

, n°

127

, ill.).

Mors légèrement fendillés.

Crauzat, II, pp. 90-93 – Stéphane Laurent, « Les reliures peintes d’André Mare », Art & métiers du livre, 1997, n°201, pp. 3-12 – Peyré,

158.