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175 L’HÉRITIER (Louis-François). Le Champ-d’Asile, tableau topographique et historique du Texas.
Paris, Ladvocat,
1819.
In-8, demi-veau fauve, dos lisse orné à la grotesque (
Reliure de l’époque
)
.
1 500 / 2 000
Seconde édition, publiée l’année de l’originale, la seule à comporter la grande carte dépliante et augmentée des
descriptions de
Tombechbé
(Tombigbee river) et du
canton de Marengo
.
« One of the principal sources for the history of the French colony of Napoleonic exiles in Texas » (Cat. W. L.
Clements).
C’est une des meilleures sources contemporaines pour l’histoire de la colonie française fondée au Texas en
1819
, par
cent vingt officiers bonapartistes. Louis-François Lallemand participa aux campagnes de la Révolution et de l’Empire.
Nommé général, il rejoignit Napoléon lors des Cent Jours et combattit à Waterloo. Condamné à mort par contumace,
il s’exila aux États-Unis en
1816
avec son frère et une poignée d’anciens de la Grande Armée pour fonder une colonie
républicaine, le « Champ d’Asile », dans un district inhabité sur le golfe du Mexique.
Placée sur un territoire réclamé par les Espagnols, la colonie dût être déplacée en Alabama et devint l’État de Marengo.
Faute de ressources suffisantes, l’expérience se solda par un échec.
La carte représente le Golfe du Mexique, le Texas et la côte ouest de la Floride, avec l’emplacement de la colonie
française, des missions, des tributs indiennes, reliefs, fleuves, etc.
Réparation de papier à la carte, sans perte.
Howes, L-329 – Leclerc, II, 3322 – Sabin, n°40913 – Streeter, Texas, 1072 – Cat. W. L. Clements, Fifty Texas Rarities, 1946, n°6.
176 LA CONDAMINE (Charles-Marie de). Relation abrégée d’un voyage fait dans l’intérieur de l’Amérique
méridionale, depuis la côte de la mer du Sud, jusqu’aux côtes du Brésil et de la Guiane, en descendant la riviere des
Amazones.
Paris, veuve Pissot, 1745.
In-8, veau granité, dos orné, pièce de titre rouge, tranches marbrées (
Reliure
de l’époque
)
.
800 / 1 000
Édition originale, illustrée d’une carte repliée du cours de l’Amazone, gravée par
Delahaye
d’après
La Condamine
,
et d’une planche repliée représentant l’émeute dans les arènes de Cuenca.
Un des grands voyages d’exploration scientifique français : afin de déterminer la forme exacte de la Terre, La
Condamine (
1701
-
1774
) entreprit une expédition dans les Andes et en Amazonie. Il relate les péripéties d’une épopée
qui devait durer neuf ans, décrit sa descente de l’Amazone sur un radeau, offre pour la première fois une description
du caoutchouc, etc.
Le savant mathématicien est assurément le digne précurseur de Humboldt par l’ampleur des résultats obtenus en
histoire naturelle (il récolte notamment le quinquina pour le Jardin du roi), en géographie, en linguistique, en
ethnologie et dans bien d’autres domaines.
Le volume est bien complet de la seconde partie, qui manque parfois, du même auteur :
Lettre à Madame *** sur
l’émeute populaire excitée en la ville de Cuenca au Pérou le 29 d’août 1739 contre les académiciens des sciences,
envoyés pour la mesure de la Terre
. S.l.n.n.,
1746
.
Très bel exemplaire imprimé sur papier fort.
Quelques cahiers légèrement jaunis.
Sabin, n
os
38484 et 38481 – Borba de Moraes, I, 446 – Chadenat, n°2123 – Numa Broc, La Géographie des philosophes, 1975, pp. 117-121.
177 LA VEGA (Garcilaso de). Le Commentaire royal, ou l’histoire des Yncas, roys du Peru.
Paris, Augustin Courbé,
1633.
In-4, veau brun, double filet doré, dos orné, tranches mouchetées (
Reliure de l’époque
)
.
2 000 / 3 000
Première édition française, très rare, traduite par Jean Baudoin sur l’originale espagnole, parue à Lisbonne en
1609
.
Elle est ornée d’un titre-frontispice représentant Manco Capac, empereur des Incas, et la reine Mama Ocllo avec une
procession dans le temple du soleil de Cuzco.
Né à Cuzco de l’union d’un capitaine espagnol et d’une femme de haut rang, Isabel Chimpu Ocllo, qui était cousine de
l’Inca Huaina Capac, Garcilaso de la Vega, dit l’Inca (
1539
-
1616
) se rendit en Espagne vers
1560
. Son
Commentaire
royal
est un précieuse source sur l’histoire de cette civilisation et la conquête du Pérou.
Des Incas, il relate «
leur origine, depuis le premier Ynca, Manco Capac, leur establissement, leur idolatrie, leurs
sacrifices, leurs vies, leurs loix, leur gouvernement en paix et en guerre, leurs conquestes ; les merveilles du temple du
soleil ; ses incroyables richesses, et tout l’estat de ce grand empire, avant que les Espagnols s’en fissent maistres, au
temps de huascar et d’Atahuallpa. Ensemble une description particulière des animaux, des fuicts, des minéraux, des
plantes, et des singularitez du païs »
.
Reliure restaurée, gardes mobiles supprimées et tranches repeintes, réfection marginale à quelques feuillets, des
rousseurs.
Brunet, II, 1483 – Sabin, n°98743.
Reproduction page 72