90
L
ivres
des
XIX
e
et
XX
e
siècles
79
CÉLINE (L
ouis
-F
erdinand
).
L’Église. Comédie en cinq actes.
Paris : Denoël et Steele,
[1933]. — In-12, 185 x 117 : frontispice, 242 pp., (6 ff. 3 derniers blancs), couverture
illustrée. Demi-maroquin beige, dos à nerfs, tête dorée, non rogné, couverture et dos conservés (
M.-P. Tremois
).
1500 / 2000 €
13020/90
Édition originale dédiée à Karen Marie Jensen, illustrée en frontispice du moulage du visage de « l’inconnue de la Seine »
d’après une photographie d’Amsler et Ruthardt.
Il s’agit de la seule pièce de théâtre de l’auteur du
Voyage au bout de la nuit,
qu’il avait écrite en 1926.
« L’action se déroule en Afrique, dans une petite résidence française, puis aux États-Unis dans les coulisses d’un music-
hall new-yorkais, ensuite à Genève au siège de la Société des Nations et enfin dans la banlieue parisienne, dans un bistrot
transformé en clinique au dernier acte. Les thèmes céliniens apparaissent au hasard des situations : le mépris des coloniaux
ambitieux et médiocres, l’impuissance de l’homme devant la souffrance et la mort, le besoin de beauté et d’harmonie, l’amour
des gens simples et des enfants. Ferdinand Bardamu apparaît comme un être vaincu d’avance par la fatalité et le cynisme
général, essayant de survivre dans l’ombre. Comme le dit un des personnages : “Bardamu est un garçon sans importance
collective. C’est tout juste un individu.” Sartre mettra cette phrase en épigraphe à La Nausée. Le grand intérêt que suscite
L’Église est d’être une des toutes premières œuvres de Céline et de contenir en germe les éléments qui permettront de situer
son auteur à côté de Faulkner et de Joyce » (éditions Gallimard).
Un des 40 exemplaires sur vélin pur fil, celui-ci faisant partie des 15 hors commerce.
Précieux exemplaire, enrichi de cet envoi de l’auteur :
A Jacques Deval // Belle et bonne // Santé d’autres // triomphes en 1934 // LF Céline.
Jacques Deval (1890-1972) était un dramaturge et réalisateur français, et un proche ami de Céline. Ce dernier disait de
lui, dans une lettre à Milton Hindus le 18 juillet 1947, que c’était « un admirable cœur et l’un des plus subtils esprits que je
connaisse ». L’écrivain chargea Deval en 1933 de trouver un réalisateur à Hollywood pour l’adaptation cinématographique
de son
Voyage au bout de la nuit,
projet qui ne vit pas le jour. Il séjourna chez son ami à Hollywood pendant son voyage
aux États-Unis en 1934, c’est certainement à l’occasion de ce déplacement qu’il offrit cet exemplaire. Un an plus tard, Céline
jouera un rôle de figurant dans le film de Deval intitulé Toravitch, adaptation de sa pièce à succès du même titre.
Charnière du premier plat fendue.