N° 21 – Catalogue de vente du 2 avril 2020
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Provenance : Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d’Aulps (1771-
1839), ministre de la Maison du Roi sous Louis XVIII, collectionneur
(cachet à sec).
On joint
:
[
GAUFRIDI
(Guillaume de)]. Réfutation des pensées philosophiques
[de Diderot] par les seules lumières de la raison et les principes de la
saine philosophie.
À Amsterdam, chez Werstins et Smith, 1751. In-12,
[6] f., 216 p., demi-chagrin havane du XIX
e
s., dos à 4 nerfs, titre et
fleurons dorés (mouillure marginale en début et fin de vol., des ff. brunis,
rousseurs, manque en marge p.213).
Seconde édition – qui a toutes les apparences d’une contrefaçon mal-
habile de la première, parue à la même adresse l’année précédente.
L’ouvrage fut longtemps attribué à Georges de Polier de Bottens mais
la critique récente (BnF) le restitue à G. de Gaufridi, avocat général au
Parlement d’Aix. Exemplaire complet malgré un défaut de pagination
au début ; il pourrait manquer un feuillet (blanc ?) à la fin.
Soit 2 volumes.
450 / 550 €
107.
[
DIDEROT
(Denis)], [
YVON
(Claude)], [
PRADES
(Jean-
Martin de)]. Apologie de Monsieur l’abbé de Prades…
À Amsterdam,
s.n., 1752. Trois parties en 1 vol. in-8, XLIV-86-206 p., [1] f. blanc, 92
p., [2] f., 108 p., veau havane marbré de l’époque, dos à 5 nerfs, caissons
ornés, pièce de titre maroquin grenat, tranches rouges (3 coins usés, accroc
à une coiffe, petite fente en queue du mors sup., auréole claire marg. en tête
des tout premiers ff., rouss. et brunissures sans gravité, absence du fleuron
causant un trou au titre général).
Important recueil contenant une défense collective de l’abbé de
Prades, auteur d’une thèse condamnée par la Sorbonne et l’archevêque
de Paris, et qui fut l’un des prétextes à condamner à son tour l’Ency-
clopédie de Diderot et d’Alembert.
Exemplaire contenant la 3
e
partie – rédigée par Diderot – en édition
originale, à l’adresse fictive de Berlin (le tirage suivant offrira une com-
position différente et sera à l’adresse d’Amsterdam), qui s’intitule :
« Suite de l’apologie d M. l’abbé de Prades, ou Réponse à l’instruction
pastorale de M. l’évêque d’Auxerre ».
On joint
:
[
SIMON
(Grégoire). Thesis Joannes-Martini de Prades, theologice
discussa et impugnata.
Parisiis, apud Guérin, Garnier et Bordelet, 1753.
In-12, IX p., [1] f., 552 p., veau havane de l’époque, dos à 5 nerfs, pièce
de titre maroquin brun, caissons ornés, tranches mouchetées rouge (frott.
superf., plats écaillés sans gravité, 2 coins émoussés, très rares rouss.).
Édition originale
de cette critique de la thèse de l’abbé de Prades ;
celle-ci, condamnée par la censure de la Sorbonne, fut à l’origine de
l’interdiction des premiers volumes de l’Encyclopédie. Docteur de
Sorbonne, Grégoire Simon défend ici avec vigueur le jugement de son
institution. À la fin de l’ouvrage se trouve le mandement – en français
– de l’archevêque de Paris, condamnant la thèse.
Provenance : bibliothèque du Séminaire de Saint-Dié (cachet).
Soit 2 volumes.
300 / 400 €
108.
[
DIDEROT
(Denis)]. Les bijoux indiscrets.
Au Monomotapa
[i.e. Paris, Cazin], [1781]. 2 vol. in-24, [4] f., 220 p. + [2] f., 248 p.,
pl., veau havane moucheté de l’éditeur, dos lisse orné, pièces de titre et de
tomaison veau havane, triple filet doré aux plats, tranches dorées (frott. et
griffures, des coins émoussés, accrocs aux coiffes de tête ; brunissures ; saliss.
sans gravité).
Charmante édition imprimée par Cazin, et illustrée de 7 vignettes gra-
vées sur cuivre hors-texte, dont un frontispice.
(Adams, Diderot II.45 (1781, publié par Cazin) ; Manuel du cazinophile
p.106 (avec la date de 1781) ; Brissart-Binet, Cazin, p.120 (avec la date
de 1785) ; Cohen p. 303).
60 / 80 €
104.
DIDEROT
(Denis). Jacques le fataliste et son maître.
À Paris,
chez Buisson, An Cinquième de la République [1796]. 2 vol. in-8, [2] f.,
286 p. + [2] f., 320 p. [1] f. blanc, basane havane marbrée époque, dos
lisse et orné, pièce de titre et de tomaison basane saumon et vert, roulette
dorée aux coupes, tranches rouges (menus frottements aux coupes, coins
émoussés ; un coin mq. en marge t.1 p. 65, déch. sans perte t.2 p. 219, qq.
taches p. 267-274).
Édition originale de cet ouvrage majeur de Diderot, qui avait d’abord
paru en feuilletons dans la Correspondance littéraire de Grimm entre
1778 et 1780 ; il fut ensuite publié en allemand dans la traduction
de Schiller en 1782 ; plusieurs éditions françaises suivirent, établies
d’après la traduction allemande, avec de nombreux passages tronqués.
Le texte original de Diderot paraît enfin ici pour la première fois,
établi d’après une copie manuscrite provenant vraisemblablement de
la bibliothèque de Grimm.
(Tchemerzine II, 965).
800 / 1200 €
105.
DIDEROT
(Denis). Œuvres… publiées, sur les manuscrits de
l’auteur, par Jacques-André Naigeon.
Paris, Desray, 1798. 15 vol. in-8,
veau havane raciné glacé de l’époque, dos lisse orné de roulettes et fleurons
dorés, pièces de titre et de tomaison veau vert, roulette dorée aux coupes,
tranches vertes (des coins émoussés ; brunissures et rousseurs ordinaires).
Dernière et meilleure édition du XVIII
e
siècle, renfermant un grand
nombre d’inédits ; préparée par Naigeon, disciple et ami de Diderot.
C’est la première édition à volonté exhaustive établie à partir des ma-
nuscrits de Diderot. Dans cette édition paraissent pour la première
fois plusieurs écrits de Diderot : Introduction aux grands principes ;
Réflexions sur De l’Esprit ; L’Oiseau blanc, conte bleu ; les chapitres
XVI, XVIII et XIX des Bijoux indiscrets ; Ceci n’est pas un conte ;
Sur l’inconséquence du jugement public ; Salons de 1767 ; la troisième
version de l’Addition aux Pensées philosophiques ; la première édition
complète des Principes de politique des souverains ; Sur les lettres d’un
fermier ; la Lettre de Ramsay ; Lettre à Galiani ; Satire première.
L’illustration se compose d’un portrait de Diderot gravé par C.-E.
d’après un tableau de Jean-Baptiste Greuze, en frontispice du tome 1 ;
de 16 planches (au tome 2) ; et d’un grand tableau dépliant, au tome
3, intitulé : « Système figuré des connaissances humaines ».
(Tchemerzine II, 972 ; Adams I, A6)
Provenance : Collège catholique de Lille (cachet discret aux gardes ou
faux-titres).
600 / 800 €
106.
[
DIDEROT
(Denis), trad.] ; [
SHAFTESBURY
(Anthony
Ashley Cooper of)]. Principes de la philosophie morale, ou Essai de
M. S*** sur le mérite et la vertu. Avec réflexions.
À Amsterdam, chez
Z. Chatelain, 1745. In-16, XXX-297 p., [5] f. (table), basane havane
marbrée de l’époque, dos à 5 nerfs, pièce de titre veau rouge, tranches
bleues (frott. superficiels aux coupes, bruniss. en marge du titre et des 2
premiers ff.).
Édition originale
de la traduction de Diderot, qui forme en réalité
son premier ouvrage philosophique. «Cet exercice auquel se livra
Diderot sur un original anglais fut davantage une paraphrase qu’une
traduction. C’est un travail fort important pour saisir l’évolution de sa
pensée. Il s’agissait de «An Inquiry concerning Virtue and Merit » de
Lord Shaftesbury […]. Il y avait quelque danger à présenter au public
français, un ouvrage qui affirmait aussi franchement l’existence d’une
morale naturelle, indépendant des sanctions d’une religion ou d’une
Eglise données » (A. Wilson, Diderot, sa vie et son œuvre, 1985, p.
44).
L’illustration se compose d’une vignette au titre, de deux frontispices,
et de deux bandeaux, le tout gravé sur cuivre par Fessard d’après Du-
rand.
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