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PSAUTIER DE RENNES du XVe siècle.
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Ce manuscrit ne contient que la partie psautier liturgique, précédé des hymmes. Il s'agit peut-être d'un volume à part, qui allait avec un livre d'heures, car l'absence du calendrier et des litanies suivies de prières est en fait assez extraordinaire. Ce fait, en même temps, interdit une localisation à partir du texte qui n'a rien d'exceptionnel. Il contient les 150 psaumes dans l'ordre de la Bible Vulgate et les Cantiques. Le texte, écrit dans une lettre bâtarde très élégante, marqué par des rubriques en magenta et surtout en bleu, est divisé, selon l'habitude médiévale, en huit sections qui suivent les règles de la prière liturgique. Chacune de ces parties est ornée d'une initiale historiée à dix lignes, à douze lignes même pour le premier psaume . L'espace donne prétexte à de petites scènes. L'iconographie s'inscrit dans la cadre de l'illustration des psautiers de luxe. La peinture se distingue surtout par la fraîcheur et l'éclat des couleurs. Les bordures sont égayées par des tons chaleureux. Le coloris se situe entre la couleur souvent plus simple et plus clair des écoles de Bretagne et le traitement plus subtil des écoles de la Loire, y compris parfois de celle de Nantes. Le dessin, surtout des visages d'hommes barbus, se retrouve dans un assez petit groupe de livres d'heures à l'usage de Rennes. Le peintre appartenait à l'entourage du maître qui a enluminé les heures de Marguerite de Foix, Duchesse de Bretagne, épouse du dernier Duc François II et mére de la Reine Anne (aujourd'hui ms. Salting 1222 du Musée Victoria et Albert de Londres ). Pendant le régne du dernier Duc, l'enluminure à Rennes fut inhabituel, est proche de ce qu'on faisait à Angers, surtout en ce qui concerne l'écriture et les bordures. Dans le même temps, le Duc avait fait ajouter son portrait au missel des Carmes de Nantes par un artiste venant de Tours qui s'était établi pendant un certain temps dans l'autre capitale du Duché, c'est-à-dire à Nantes. Le psautier comme type de manuscrit n'était plus très répandu à l'époque de cet exemplaire. Certes, la Reine Jeanne de Laval en possédait un autre (le ms. 41 de la bibliothèque municipale de Poitiers, plus richement enluminé) ; mais en ce qui concerne la Bretagne et la France en général, ce manuscrit apporte un aspect intéressant et original à la collection de Rennes. Une des plus belles reliures d'époque de la bibliothèque municipale rennaise : veau gaufré sur ais de bois très fins, traces des fermoirs ; dans une boîte de Devauchelle de Paris qui a restauré le dos. En 1825, ce manuscrit appartenait à Georges de Boulogne, Evêque de Troyes (selon l'inscription du feuillet de garde). Acquis de H. Tenschert, 1992. |
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