Lot n° 81

SOUPAULT (Philippe). Manuscrit autographe intitulé « Les pas dans les pas ». 21 ff. in-folio à …

Estimation : 400 - 500 EUR
Adjudication : 1 500 €
Description
SOUPAULT (Philippe). Manuscrit autographe intitulé « Les pas dans les pas ». 21 ff. in-folio à l'encre violette sauf le titre au crayon ; première page partiellement insolée. REFLEXIONS ET SOUVENIRS SUR LE MOUVEMENT DADA, rassemblés pour former dans ce chapitre de son recueil Profils perdus, paru en 1963 au Mercure de France. « ... C'est à cause du scandale qu'il a provoqué qu'on a mal compris et mal défini le mouvement Dada. J'ai cru, ainsi que mes amis dadaïstes, et je le crois encore, qu'il était nécessaire de faire scandale, que c'était même une des principales raisons d'être de ce "mouvement". Je suis persuadé – et l'avenir m'a donné raison – que mes contemporains ont eu tort de considérer le mouvement Dada comme une farce de collégiens, comme un chahut d'étudiants et comme une campagne de publicité lancée par de jeunes littérateurs arrivistes pour attirer l'attention sur leurs écrits. C'était beaucoup plus que cela et aujourd'hui je suis tenté d'y attacher plus d'importance que lorsque j'en étais un des responsables. En réalité, je pense que ce mouvement fut la manifestation la plus violente et la plus spectaculaire de la révolte de toute une génération... » Philippe Soupault évoque ensuite Arthur Rimbaud en précurseur, Guillaume Apollinaire en fer de lance de la modernité, rappelle quels étaient les « maîtres » qui dominaient le paysage littéraire quand survint Dada, combien la violence et l'absurdité de la Première Guerre mondiale jouèrent un rôle important sur la jeune génération d'alors, quel choc fut la Révolution russe, et parle de sa rencontre avec André Breton et Louis Aragon. Il présente ensuite les goûts et dégoûts littéraires qu'ils partageaient, la fondation en 1921 de leur revue Littérature, leur rencontre décisive avec Tristan Tzara et la constitution progressive du mouvement Dada. Il évoque certains de leurs coups d'éclat, comme leur insulte à la mémoire d'Anatole France ou le procès fictif de Maurice Barrès, et relate ensuite l'éclatement du groupe, la mise au point par André Breton et lui-même de la méthode « surréaliste », la publication de Champs magnétiques et l'adhésion de Louis Aragon. Il explique ensuite comment il s'éloigna du surréalisme en raison de l'autoritarisme d'André Breton, de l'esprit de chapelle, de la politisation du groupe ou de l'affairisme de certains membres comme Luis Buñuel, Joan Miró et Salvador Dalí.
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