Lot n° 79

SADE (Donatien-Alphonse-François). Lettre autographe à son « cher avocat » …

Estimation : 800 - 1 000 EUR
Adjudication : 2 000 €
Description
SADE (Donatien-Alphonse-François). Lettre autographe à son « cher avocat » [Gaspard-François-Xavier Gaufridy]. [Paris], 24 avril 1790. 4 pp. in-4 sur papier azuré ; petit travail de vers avec atteinte à 3 mots. Lettre écrite trois semaines après sa libération de l'hospice de Charenton, par suite de l'abolition du système des lettres de cachet par lequel il était tenu enfermé. « Je ne perds pas un instant... pour vous faire passer la sentence qui me remet en possession de mes biens, quoique cette cérémonie fût inutile puisqu'il n'y a jamais eu d'interdiction. N'importe, nous voilà en règle. Je reçois à l'instant votre lettre du 14, et comme je vois qu'elle ne peut pas encor être réponse à la mienne, je ne m'étonne point de n'y pas rencontrer UN DE CES BILLETS CHARMANS QUI VALENT BEAUCOUP MIEUX QUE DES BILLETS D'AMOUR ET AVEC LESQUELS ON A DE L'ARGENT TOUT DE SUITE. Le besoin que j'en ai ne peut se peindre, les engagemens que j'ai pris pour le premier jour de mai, irrévocables, donc... [Le marquis de Sade évoque ensuite l'affaire de la succession de son oncle le commandeur de Malte Richard-Jean-Louis de Sade.] VOUS NE DEVEZ PAS DOUTER QUE SI JE NE VOUS AI PAS ECRIT PENDANT MA DETENTION, C'EST QU'ON M'EN A RAVI LES MOYENS. Je ne vous pardonne pas de supposer à mon silence une autre raison que celle-là, je ne me seroit pas mêlé des affaires, à quoi cela eût-il servi dans ma position, mais je vous aurois demandé de vos nouvelles, je vous aurois donné des miennes, NOUS AURIONS DE TEMPS EN TEMPS JETTE DES FLEURS SUR LES CHAINES DONT J'ETOIS COUVERT – on ne l'a pas voulu, une lettre que j'avais hazardé[e] dans ce goût-là me fut renvoiyée brutalement. Je n'en ai plus écrit... » Il récrimine ensuite contre sa belle-famille, contre la prison, etc. HOMME D'AFFAIRES DU MARQUIS DE SADE A PARTIR DE 1774, LE NOTAIRE GASPARD-FRANÇOIS-XAVIER GAUFRIDY remplit sa tâche tant bien que mal, ménageant les intérêts de la marquise sans trop mécontenter son maître, qui lui reconnut des qualités de probité, et lui prouva sa reconnaissance en le faisant rayer de la liste des émigrés en décembre 1794. Joint, 10 lettres du prince Jérôme Napoléon (1871-1872 et s.d.).
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