Lot n° 119

Max JACOB. 26 L.A.S., 1921-1944, la plupart à Pierre Lhoste ; 36 pages, la plupart in-4, 2 enveloppes (plus un télégramme)._Belle correspondance amicale et littéraire, principalement écrite de Saint-Benoît-sur-Loire.
4 octobre 1921, à...

Estimation : 2000 - 2500
Adjudication : 2 304 €
Description
« Monsieur Robert et bon ami », sur la sortie du Terrain Bouchaballe, la revue Écrits nouveaux, F. Mauriac « un type d’avenir, un des plus beaux fruits de l’éducation des ecclésiastiques », Giraudoux, Suarès « ce grand penseur »… Quimper 16 déc. 1929 : « Un dessin de moi vaut mille francs »… Bénodet 3 mai 1930 : il se remet de sa maladie avec le soleil et l’air marin ; Paris lui fait peur : on va y faire une exposition de ses gouaches, et jouer « un abrégé d’opérette à l’Atelier » ; il entre dans « la catégorie des vieux infirmes ». Faire part est « une page assez drôle qui parut dans Littérature au temps où les surréalistes me choyaient »… 55 rue Nollet 20 mars 1934 : « Souvenez-vous que la poésie ne touche la terre que du bout du pied. C’est l’art du verbe, du verbe beau en soi, de la strophe belle en soi. L’émotion anime sans toujours se laisser voir »… 3 septembre 1934 : « Ne m’appelez pas maître. Je suis aussi apprenti que vous et chaque fois que je prends la plume je ressens la grandeur de la tâche et ma puérilité »… 9 rue de Duras 12 décembre 1934 : « J’ai lu avec passion ce concentré d’études, cette bonne synthèse » ; il conseille d’envoyer « cette chaleureuse et calme défense de nos Évangiles » à une revue… Il dessine son autoportrait : « ma vieille figure de 58 ans ». 11 janvier 1935 : sa santé est mauvaise, et il doit préparer une tournée de conférences. Lausanne 9 août 1935 : « J’ai 365 jours de vacances par an et 365 jours de travail. Je suis une boule que l’on pousse et que l’on arrête. […] J’écris ce que j’appelle des poèmes »…
Saint-Benoît-sur-Loire 11 septembre 1936, concernant une enquête : « tous les historiens sont intelligents car il n’est rien que l’Histoire pour donner ces coordonnées qui sont, je crois, l’Intelligence. Je regrette souvent de n’être pas un historien »… 23 décembre : « Oui je suis à St Benoît et, autant que l’homme est libre de sons destin, j’y suis pour toujours. Je songe même, si jamais je le puis, à acheter ici un coin de terre au cimetière »… 30 décembre, expliquant comment venir le voir. « Vous me demandez ce que je fais ? rien d’autre que ce que je fais depuis 40 ans : je lis, j’écris, je dessine, je peins. […] Je sers la messe et vais à la prière du soir avec les paroissiens »… 20 janvier 1937 : « Mes poèmes en toutes directions de genres s’accumulent en prose et en vers ; ils n’attendent pour paraître en volumes que l’offre bienveillante de mon éditeur »… 23 janvier, sur ses horoscopes. 13 février : « Aujourd’hui on se joue des tours de cochons mais on ne se méprise plu, on ne se méprise même pas assez. […] je n’ai pas connu Mallarmé – mais j’ai connu Ch. L. Philippe, pauvre employé dans mon genre, sans espoir sinon sans ambitions. […] Je ne suis candidat à rien, à aucun prix (pour aucun prix !) candidat à la paix, à la sérénité et à l’amitié »… 20 février, sur ses conférences, l’une sur le vin, l’autre « des considérations sur la poésie lyrique et sur la peinture avant et pendant le règne du cubisme »… 29 septembre : « Ne parlez pas de moi […] Je n’ai d’autres projets que ceux du matin pour la journée, d’autre désir que celui d’être oublié »… 5 janvier 1938 : « Je peins assez souvent mais je ne puis faire de vers qu’en marchant et je ne puis marcher dans la neige et la boue »… 10 et 13 janvier, au sujet de sa conférence sur Apollinaire.
7 janvier 1944 [il sera arrêté le 24 février] (papier bruni) : « Je vous remercie d’être bon pour moi, si éprouvé – et plus que je ne puis dire. Mon souvenir au cher Charles Trenet »…
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