Lot n° 28

Louis ARAGON (1897-1982). Manuscrit autographe, [Le Rossignol se tait à l’aube, 1970] ; 6 pages in-4._Premier jet d’un intéressant article sur le dernier roman de sa compagne Elsa Triolet, Le Rossignol se tait à l’aube (1970) publié peu...

Estimation : 600 - 800
Adjudication : 512 €
Description
de temps avant son décès. « Le rossignol d’Europe, celui qui chante dans Roméo et Juliette, et qui est pour les Américains un animal mythique, est une réalité, mais qui prend dans le roman d’Elsa Triolet la grandeur de la fiction. Est-ce encore une rencontre que pourtant, se tournant vers son, vers notre passé, la récitante du Rossignol ait choisi de citer un vers Il régnait un parfum de grillons et de menthe »… Même si Elsa cite dans cette œuvre plusieurs vers d’Aragon, ce dernier précise qu’il ne faut pas l’identifier spécifiquement au personnage du mari, du romancier ou du poète, même si les interprétations en ce sens n’ont pas manqué… Lui qui a tant de fois cité Elsa Triolet dans son travail (dans Blanche, dans La Mise à mort), il comprend que cette façon qu’a Elsa de le citer « relève, chez elle, de cette pratique du collage, comme en peinture ainsi que je l’ai, il y a quelques années, fait […]. Mais je veux insister sur le caractère du dialogue ainsi établi entre elle et moi »… Il développe cette idée, en l’illustrant de nombreux exemples, et revient au Rossignol se tait à l’aube, qu’elle écrivait pendant que lui venait de donner à l’éditeur Les Chambres « qu’Elsa a relu sur les épreuves. De là, sans doute, de cette coïncidence, viennent les “collages” […]. Mais d’autre chose aussi, de notre vie commune, notre longue liaison de tous les instants, où c’est l’habitude que les mots de l’un viennent naturellement à l’autre »… Plus loin, il revient également sur l’influence de Borges dans leur travail… Etc._On joint une L.A.S., Samedi [16 sept. 1974], à Pierre Lhoste, avec enveloppe : « Merci […] de ne pas m’oublier et de me suivre »…
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