Lot n° 104

GOURMONT Remy de (1858-1915). MANUSCRIT autographe, Les Chevaux de Diomède, [1897] ; 266 ff. in-8 …

Estimation : 8 000 - 10 000 EUR
Adjudication : 8 171 €
Description
GOURMONT Remy de (1858-1915). MANUSCRIT autographe, Les Chevaux de Diomède, [1897] ; 266 ff. in-8 (22 x 14 cm) montés sur onglets et reliés en un volume in-8, maroquin havane, décor à entrelacs de filets dorés en losange sur les plats, dos à nerfs avec un décor similaire, doublures et gardes de box brun, tranches dorées sur témoins, chemise et étui bordé (P.-L. Martin).
Manuscrit complet du roman, avec l'exemplaire n° 1 sur japon, en reliures uniformes.
Le manuscrit, de l'élégant graphisme de Gourmont, à l'encre violette au recto de bifeuillets de beau papier vergé, présente de nombreuses ratures et corrections ; les titres de chapitres et leur épigraphe notamment ont subi des modifications : ainsi le chapitre XV, intitulé « Les dentelles », puis « Un soir » et « Le soir », avant de trouver son titre définitif « Le Songe ». Paginé au crayon bleu, ce manuscrit a servi pour l'impression dans le Mercure de France en avril et mai 1897, avant sa publication en volume au Mercure de France, dédié à Paul Adam, et précédé d'une courte préface où Gourmont déclare : « On trouvera en ce livre, qui est un petit roman d'aventures possibles, la pensée, l'acte, le songe, la sensualité exposés sur le même plan et analysés avec une pareille bonne volonté. C'est que, décidément, l'homme est un tout où l'analyse retrouve mal la dualité antique de l'âme et du corps ».
Le héros de ce roman sensuel est Diomède, « un dilettante qui goûte les plaisirs délicats. Il n'est pas dépourvu de tendresse, mais en même temps, il redoute la grande passion et tout ce qui y touche. Séduit par Néobelle et sa fraîcheur de jeune fille émancipée, il l'initie à l'amour, mais se sent humilié par la manière dont, en fin de compte, elle déjoue ses projets » (Karl D. Uitti, La passion littéraire de Remy de Gourmont, p. 173). Aux dernières lignes du roman, Diomède, ayant appris le mariage de Néobelle, maudit l'intellect qui avait attiré la jeune fillle à lui : « Sois maudite, Pensée, créatrice de tout, mais créatrice meurtrière, mère maladroite qui n'as jamais mis au monde que des êtres dont les épaules sont l'escabeau [de la force biffé] du hasard et les yeux, la risée de la vie ».
On joint l'édition originale : Les Chevaux de Diomède (Paris, Société du Mercure de France, 1897), in-8, rel. maroquin havane, décor à entrelacs de filets dorés en losange sur les plats, doublures et gardes de moire rouge, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés (Semet & Plumelle). Un des 3 exemplaires de tête sur japon impérial (le n°1), à toutes marges (il ne fut tiré que 18 exemplaires sur grand papier).
Provenance : Charles Hayoit (ex-libris, 3e vente, 29 novembre 2001, nos 474 et 475).
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