Lot n° 55

CÉLINE (Louis-Ferdinand) — l’École des cadavres.

Estimation : 250 - 300 €
Adjudication : 1 250 €
Description
Paris, Denoël, [15 nov.] 1938. In-8, broché, couverture imprimée (non coupé).
Édition originale du troisième pamphlet de Céline. Composé à Dinard, il est publié dans la foulée et comme une suite aux Bagatelles, mais d’une veine encore plus forcenée. Les diatribes haineuses antisémites se succèdent ; Céline souhaite à tout prix éviter la guerre et réclame une Union franco-allemande, allant même jusqu’à regretter le traité de Verdun qui en 843, démembra l’Empire de Charlemagne ! Ce pamphlet, excessif, fut rejeté par la classe politique, de gauche et de droite ; il n’obtint aucun écho élogieux, et mit mal à l’aise. Néanmoins, pendant toute l’Occupation, Céline ne cessa de rappeler que ses présages étaient justes…
L’édition est illustrée de 4 photographies hors texte légendées, dont la première veut prouver que tous les communistes russes sont juifs.
Comme pour Bagatelles pour un massacre, Denoël et Céline retirèrent L’École de la vente pendant six mois en mai 1939 à la suite du décret-loi Marchandeau. Après un jugement en correctionnelle pour diffamation du 21 juin 1939 (mené par Pierre Rouquès, médecin communiste, et Léon Treich, journaliste de gauche, qualifiés de juifs), L'École des cadavres fut amputé de six pages (pages 17/18, 121/122, 301/302).
Remis en vente à partir de 1941, certains avec leur couverture d’origine, d’autres avec une couverture de relais datée 1941, les exemplaires du premier tirage étaient vendus sans ces six pages, volontairement déchirées, avec un papillon sur la première garde prévenant cette suppression : L’École des cadavres n’est pas dirigée contre les personnes. Elle attaque une politique. Afin de couper court à toute polémique particulière, l’auteur et l’éditeur de ce livre ont résolu d’accord de supprimer les pages 17 et 18, 121 et 122, 301 et 302 de cette édition et de toutes celles qui suivront ».
Le 5 janvier 1945, les trois pamphlets [Bagatelles pour un massacre, L’École des cadavres et Les Beaux Draps] apparaisent dans la liste des Ouvrages à retirer de la vente, établie par le Contrôle militaire des Informations (ministère de la Guerre). A son retour en France, Céline (qui en possédait, seul, le copyright) n'autorisa jamais leur réimpression ; son ayant droit a, depuis 1961, respecté sa décision ( cf. Bibliographie des écrits de L. F. Céline).
Tirage sur grand papier limité à 612 exemplaires justifiés et numérotés.
Un des 100 exemplaires (n°67) sur pur fil Lafuma, troisième papier après 32 japon impérial et 50 hollande.
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