Lot n° 563

EINSTEIN Albert (1879-1955). — L.A.S. « A. Einstein », 21 mars 1917, à son collègue Moritz SCHLICK ; 1 page et demie in-8 ; en allemand.

Estimation : 7000 - 8000
Adjudication : 14 300 €
Description
Importante discussion scientifique autour de l’article de Schlick sur la théorie de la relativité, et au sujet de la loi d’inertie de Galilée.

[Moritz SCHLICK (1882-1936), physicien et philosophe allemand, travailla notamment sur la philosophie des sciences ; fondateur du positivisme logique, et maître à penser du « Cercle de Vienne », il a publié dès 1917, dans Die Naturwissenschaften, une étude sur la théorie de la relativité, qu’Einstein jugera une des meilleures sur le sujet : Raum und Zeit in der gegenwärtigen Physik. Zur Einführung in das Verständnis der allgemeinen Relativitätstheorie, dont il est ici longuement question.]

« Bei nochmaligen Durchlesen Ihres schönen Aufsatzes in den Naturwissenschaften finde ich noch eine kleine Ungenauigkeit. Ich teile Ihnen dieselbe mit für den Fall, dass Ihr Artikel anderweitig zum Abdruck käme.
Die Auf Seite 184 gegebene Ableitung des Gesetzes der Punktbewegung geht davon aus, dass, im lokalen Koordinatensystem betrachtet, die Punktbewegung eine Gerade sei. Hieraus kann aber nichts abgeleitet werden. Das lokale Koordinatensystem hat seine Bedeutung im Allgemeinen nur im Unendlich-Kleinen, und im Unendlichkleinen ist jede stetige Linie eine Gerade. Die richtige Ableitung geht wie folgt vor : Es kann prinzipiell endliche (materiefreie) Teile der Welt geben, für welche bei passender Wahl des Bezugsystems
D s2 = dx42 12 + . + . – dx42.
wird. (Wäre dies nicht der Fall, so hätte sich das Galilei’sche Trägkeitsgesetz und die spezielle Rel. Theorie nicht bewähren könnnen) In einem solchen Teil der Welt gilt bei dieser Wahl des Bezugssystems das Galilei’sche Trägkeits-Gesetz, und die Weltlinie ist eine Gerade, bei beliebiger Koordinatenwahl also eine geodätische Linie.
Dass die Weltlinie des Punktes auch sonst eine geodätische Linie sei (wenn keine anderen als Schwerkräfte wirken), ist eine Hypothese, wenn auch eine sehr naheliegende. -
Mit Ihrer Kritik auf S. 178 (Anmerkung) haben Sie Recht. Die Forderung der Kausalität ist eben bei genauem Zusehen keine scharf umgrenzte. Es gibt verschiedene Grade der Erfüllung der Kausalitäts-Forderung. Man kann nur sagen, dass die Erfüllung der allgemeinen R. Th. in höherem Masse geglückt ist als der klassischen Mechanik. Die sorgfältige Durchführung dieses Gendankens wäre vielleicht eine lohnende Aufgabe für einen Erkenntnis-Theoretiker. […] Ich sende Ihnen eine neue Arbeit, die einen prinzipiellen Punkt der allg. Rel. Th. behandelt. »

En lisant le bel essai de Schlick dans Naturwissenschaften, Einstein a trouvé une petite erreur qu’il voudrait lui signaler, pour le cas où l’article serait réimprimé ailleurs.
La dérivation indiquée à la page 184 de la loi du mouvement du point présume que dans le système de coordonnées locales, le mouvement du point est une ligne droite. Mais nous ne pouvons rien en déduire. Le système de coordonnées locales n’est en général significatif que dans l’infiniment petit, et dans l’infiniment petit, toute ligne continue est une ligne droite. La dérivation exacte est comme suit : en principe, il peut y avoir des parties du monde finies, sans matière, auxquelles s’applique l’équation suivante, si le système de référence correspondant est choisi :
D s2 = dx42 12 + . + . – dx42.
(Si cela n’était pas le cas, la loi d’inertie de GALILÉE et la théorie spéciale de la relativité n’auraient pas résisté.) Dans pareille partie du monde, la loi d’inertie de Galilée s’applique si ce système de référence est choisi, et la ligne mondiale est une ligne droite, c’est-à-dire une ligne géodésique dans n’importe quel système de coordonnées. L’idée que la ligne mondiale du point soit autrement une ligne géodésique aussi (si nulle force autre que la gravité n’intervient) est une hypothèse, mais elle est sensée.
Schlick a raison de faire la critique à la page 178 (en note). L’exigence de causalité à des buts spécifiques n’est pas bien définie. Il y a des niveaux différents de réalisation de l’exigence de causalité. On peut dire seulement que la théorie de la relativité générale de la masse a mieux réussi cette réalisation que le mécanisme classique. Une analyse approfondie de cette idée serait une tâche valable pour un épistémologue… Il lui adresse une nouvelle œuvre qui traite de l’un des points centraux de la théorie de relativité générale [Cosmological Considerations in the General Theory of Relativity].
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