Lot n° 44

CHABRILLAN (Céleste de). — Adieux au monde. Mémoires de Céleste Mogador. — Paris : Locard-Davi et de Vresse, 1854. — 5 volumes in-8, 226 x 142 : (2 ff.), 309 pp., (1 f.), couverture imprimée ; (2 ff.), 310 pp., (1 f.), couverture imprimée...

Estimation : 400 - 500 €
Adjudication : 704 €
Description
; (2 ff.), 306 pp., (1 f.), couverture imprimée ; (2 ff.), 307 pp., couverture imprimée ; (2 ff.), 326 pp., (1 f.), couverture imprimée. — Broché, non rogné.
Édition originale rare des mémoires de Céleste Mogador (1824-1909), de son vrai nom Céleste de Chabrillan.

Cette célèbre femme eut une vie riche et mouvementée. Née dans la misère, elle fit dans un premier temps commerce de ses charmes, passant de fille de bordel à 15 ans, à lorette à 20 et courtisane à 25. Elle connut la gloire à la fin des années 1840 comme danseuse-animatrice au Bal Mabille et à L’Hippodrome, deux des plus prestigieux établissements de plaisir situés sur les Champs-Élysées de l’époque. En 1854, elle épousa le comte Lionel Moreton de Chabrillan, petit-fils du duc de Choiseul et consul de France à Melbourne, qui décédera en 1858.
C’est donc dans les années 1850 qu’elle se tourna vers l’art et la littérature et qu’elle composa ses Mémoires qui seront publiés sous le titre Adieux au monde, titre choisi par les éditeurs suivant le contrat qu’ils avaient signé avec elle.

C’est ainsi qu’elle présente son ouvrage :
« Je ne sais quelle publicité est réservée à ces pages, mais, n’eussent-elles qu’un seul lecteur, je ne veux pas qu’il puisse m’accuser d’avoir dissimulé une seule des hontes de ma vie. Le sentiment qui me guidera dans ce récit est bien supérieur aux divers mobiles qui ont inspiré ma conduite. Je n’ai jamais eu le goût pour les livres obscènes ; j’ai fait le mal en admirant le bien ; j’ai vécu le vice en adorant la vertu, et je vais essayer de raconter, le plus chastement possible, la vie la moins chaste du monde » (tome 2, pp. 100-101).

Les cinq premiers volumes parurent en moins d’une année alors que Céleste Mogador était en Australie. Ils eurent un très grand succès mais en juin 1854 l’autorité s’opposa à la publication du 6e volume et fit saisir 300 exemplaires dépareillés des 5 premiers.
Céleste Mogador revint en 1857 et somma les éditeurs d’imprimer le reste du manuscrit, sommation qui resta infructueuse et qui la poussa à assigner les gérants de la librairie nouvelle devant le tribunal.
Comme les premiers volumes ne concernaient que les périodes sombres et honteuses de sa vie, il était primordial pour elle que la suite de ses mémoires paraisse car elle contenait les justifications de ses actes, ses excuses et la preuve de sa réhabilitation. Il aura fallu attendre 1858 pour que ses mémoires soient publiés dans leur version complète.

Exemplaire broché, tel que paru, condition rare et particulièrement recherchée.
Il présente quelques déchirures sur les bords des couvertures, et des déchirures, manques et quelques restaurations aux dos, notamment à celui du 4e tome.
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