Lot n° 1187

FAVRE Jules (1809-1880) homme politique, vice-président et ministre du Gouvernement de la Défense nationale. MANUSCRIT autographe, Paris 21 novembre 1870 ; 5 pages in-fol. (découpées pour impression, numérotées au crayon bleu et remontées...

Estimation : 600 - 800 €
Adjudication : Invendu
Description
sur des feuillets in-fol.).
Importante lettre ouverte du ministre des Affaires étrangères, expliquant aux agents de la France à l'étranger pourquoi le siège de Paris continue, et pourquoi le gouvernement n'a pas encore convoqué une Assemblée nationale.

[Cette circulaire fut publiée à la «une» du Journal officiel de la République française du 22 novembre 1870, et par les principaux quotidiens dès le lendemain.
Le manuscrit présente de nombreuses ratures et corrections.]

Jules Favre attire l'attention sur la circulaire de BISMARCK, sur le refus opposé par la Prusse aux conditions de ravitaillement proportionnel, et à l'armistice proposé par les puissances neutres, et il cite à ce sujet une dépêche importante du chef du Foreign office, Lord GRANVILLE, qui témoigne des sympathies de l'Angleterre pour la France.
«L'armistice sans ravitaillement pour faire statuer au bout d'un mois sur la paix ou sur la guerre n'était [...] ni équitable, ni sérieux. Il n'était, pour nous, qu'une déception et un péril. J'en dis autant de la convocation d'une assemblée sans armistice. S'il avait eu une pareille combinaison compatible avec la défense, le gouvernement l'aurait adoptée avec joie. La Prusse peut lui reprocher “de n'avoir pas voulu laisser l'opinion du peuple français s'exprimer librement par l'élection d'une représentation nationale”.
Le besoin de diviser et d'affaiblir la résistance du pays explique suffisamment cette accusation. Mais quel homme de bonne foi voudra l'admettre ?»... Les membres du gouvernement ont constamment cherché à amener la convocation d'une assemblée, et c'est dans ce but que Favre aborda Bismarck à Ferrières [les 19 et 20 septembre] :
«Je laisse à la conscience publique le soin de juger de quel côté ont été les obstacles, et si le gouvernement doit être dénoncé au blâme de l'Europe pour n'avoir pas voulu placer les députés de la France sous le canon d'un fort livré à l'armée prussienne. [...] Les élections auraient été livrées au caprice de l'ennemi, aux hasards de la guerre, à des impossibilités matérielles énervant notre action militaire, et ruinant à l'avance l'autorité morale des mandataires du pays»... Or la Prusse a continué sa conquête du territoire, et menace la capitale de bombardement et de famine, «et c'est pour couronner ce système scientifique de violence qu'elle nous convie à réunir une assemblée élue en partie dans ses camps, et appelée à discuter paisiblement quand gronde le canon de la bataille !»... Le gouvernement a accepté l'intervention des puissances neutres, et il convoquera une assemblée si un armistice avec ravitaillement le lui permet, mais la responsabilité en incombe à la Prusse, «déterminée à tout braver pour faire triompher sa politique de conquête violente et de domination européenne»...

─ On joint une petite L.A.S. de la Reine Isabel II d'Espagne à son amie Anna de Lagrange, Paris 28 novembre 1873 (1 page in-8 à son chiffre couronné, enveloppe=
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