Lot n° 76

LAURENCIN MARIE (1883-1956). 30 L.A.S. «Marie Laurencin» et un billet autographe, 1954-1956, à A. AMANTE, à la Galerie de l'Art moderne ; 31 pages autographes la plupart in-8 ou in-12, souvent épinglées à de nombreuses lettres et pièces...

Estimation : 1 500 - 2 000 €
Adjudication : Invendu
Description
diverses adressées à Marie Laurencin (dont 2 annotées par elle).


Intéressant ensemble adressé à son galeriste, qui assure aussi son secrétariat (de nombreuses copies carbones de lettres d'Amante y sont jointes).

Marie Laurencin réplique de façon lapidaire, et souvent acerbe, aux «poulets» reçus, en invoquant fréquemment son état moral et matériel déprimé.

28 octobre 1954.
Avis favorable sur un dessin (photo jointe). «Hier grande excursion - exposition MASSON chez Louise Leiris rue d'Astorg - cela m'a plu - couleurs»... [Novembre]. Une «courtière», Ginette Michaud, ayant proposé de faire faire des reproductions de ses oeuvres : «Les reproductions sont vraiment dangereuses. À côté de l'atelier rue Vaneau il y a un Vlamink sur un chevalet. Ouvrons l'oeil»...

24 novembre,
à une demande de Jours de France : «Je n'ai jamais fait de cartes de Noël - et puis si j'en avais fait en couleurs cela coûte très cher de les reproduire»...

22 décembre,
invitée à participer à une exposition au Musée Galliéra : «Étant souffrante, condamnée à vivre dans le froid - par suite d'un procès d'apparte- ment gagné par Me Maurice GARÇON mais non exécuté - contre un boucher - je ne puis travailler - et m'occuper de mes tableaux»...

24 janvier 1955.
Refus d'accorder un entretien à une «petite boursière» d'Istambul : «La crue m'angoisse et le jour à peine visible devient écrasant»...

10 février :
«Madame Oury vient de me téléphoner elle va beaucoup en Suisse a vue des Laurencin anciens parait-il très beau (ce qui veut dire que ceux de maintenant sont de la crotte)»...

13 février (avec un catalogue d'Huguette Berès) :
«Paul ROSENBERG ne s'occupait pas de lithos mais les temps sont changés comme dit Suzanne. Je suppose qu'il y a quelque faux Laurencin rue Bonaparte chez les Trémois»....

[24 mars].
Marina GREY ayant demandé un rendez-vous pour l'entretenir d'un projet de monographie : «Voilà le plus beau. [...] Elle a épousé LASSAIGNE critique d'art qui simplement en daignant citer mon nom a dit que j'avais fait trop de tableaux - peut-être sont-ils divorcés mais les écrits restent. [...] Il est trop tard. Je m'en fiche. Tous ces gens-là ont cru en leur Lassaigne et autres tant pis - et ils n'aiment que la peinture cruelle»...

[Mai].
Refus de participer à une exposition au Palais-Royal : «Je n'aimerai pas me manifester auprès de tous ces dédaigneurs depuis X années de ma peinture - mon cher Jean COCTEAU compris. [...] Il leur faut des coups de poing dans les yeux»... Cocteau «a surtout été l'ami des mauvais jours - ce qui compte - il y a une trentaine d'années ou même plus. À vous d'agir ou ne pas agir. [...] Jean Cocteau s'en fiche bien entendu moi aussi»... [Septembre?]. Agacement devant deux lettres admiratives de Tai KAMBARA : «Je lui ai répondu. La lettre a été perdue. C'est une grosse légume du Japon. Il a écrit deux livres sur moi en japonais»...

20 novembre.
Suite à une demande de reportage illustré, et à un projet de portrait lithographié : «Et quoi encore? Demande Monsieur Kischka d'ailleurs il me traite au masculin. C'est vraiment me connaître»...
- Elle donne les titres de deux tableaux, qu'elle a oublié d'écrire au dos : Bas bleu et Dans l'ombre ; amusante critique d'une pièce aux Mathurins ; aux Trois Quartiers : «la mode est plus que laide inexistante sans manches - quels bras et surtout quelles mains résistent à cela. Il n'y avait que Lady Mandle (80 ans) pour manger en gants blancs»... Etc. Quelques numéros de revues ou journaux joints.
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