Lot n° 57

FINI LÉONOR (1908-1996). 5 L.A.S. «Leonor», [Paris 1936 et s.d.], à Julien LEVY (une à sa femme Joella LEVY), à New York ; 21 pages in-4 ou in-8, 2 enveloppes.

Estimation : 700 - 800 €
Adjudication : Invendu
Description
belle correspondance, notamment sur l'exposition d'œuvres de Léonor Fini et de Max Ernst à la galerie Julien Levy (New York, 18 novembre-9 décembre 1936).

27 septembre [1936].
Ses toiles partiront avec celles de Max ERNST ; les dernières toiles de Max sont «belles et poétiques», et auront beaucoup de succès. «Plus cette matière platreuse - de tons vert profond et tout ce mistère trouble du feuillage épais, umide et lisse comme doivent le sentir avec leur ventre les lézards, les chenilles et certain maikäfer»... Elle-même compte donner deux toiles à l'exposition collective au musée, et garder les plus récentes pour la galerie... Elle analyse les réactions jalouses de Mme Levy, et les mécanismes de jalousie en général...

11 octobre.
Elle souhaite la complicité de Joella, et de «jouer» avec elle, et pourquoi pas comme les méchantes femmes de Shakespeare, molester Julien :
«Nous pourrions (moralement) le regarder d'un trou d'une serrure ou le ligoter dans un panier et lancer dans une eaux? J'ai une amitié si amusée et si pleine d'aprovation pour Julien, et pourquoi peu de sentiment amoureux? (Hélas, que je consume vite!) Il se peut que je change encore (quand même cela me paraît difficile) et que [...] je me métamorphose en Minotaure désireux de le décorer. Je vais en tous cas vous tenir au courant de mes sentiments»...

[Novembre].
Copie du poème Le Tableau noir de Paul ÉLUARD, dédié à Fini et destiné au catalogue de l'exposition.

8 juillet [1937?].
Elle a reçu «l'avis pour l'argent» : le résultat n'est pas brillant, et elle trouve «dégoutant» et pas amical d'insister pour garder la Penthesilia, qu'elle avait vendue : «peut-être ivre de Dali et de votre foire vous n'avez même pas lu la lettre»... Elle n'aura plus jamais d'affaires ni d'exposition chez lui, «donc merde pour votre idée et mauvaise oeils» ; elle n'a que faire de son admiration ; elle gagne beaucoup d'argent à une nouvelle galerie d'art décoratif place Vendôme «que je dirige presque et pour laquelle j'ai fait plusieurs objets et peintures»...
Du reste «vous savez très bien que votre renommée de marchand de tableaux n'est pas tellement célestiales et si j'aurai écouté “les cancans” comme vous dites, j'aurai dû ne pas exposer de les premiers jours»...

─ On joint
• la transcription dactylographiée d'une lettre d'amour de Fini à Levy, du Havre ; et
• un accusé de réception d'une lettre adressée à Fini par la galerie Julien Levy (1941).

PROVENANCE

Archives Julien LEVY (Sotheby's Paris, 29 novembre 2007, n° 268).
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