Lot n° 609

INGRES JEAN-DOMINIQUE (1780 - 1867) - L.A.S., Florence 6 janvier 1822, à l'architecte Pierre-Anne DEDREUX à Paris ; 2 pages in-4, adresse.

Estimation : 1 500 - 2 000 €
Adjudication : 2 600 €
Description
Importante lettre relative à son tableau de Vénus, à celui du Voeu de Louis XIII, et ses merveilleux portraits de Jacques-Louis Leblanc et de sa femme (qui ont appartenu à Degas et sont aujourd'hui au Metropolitan Museum).

Il lui est obligé «de tout coeur car c'est à vous que je dois l'avantageuse proposition que vient de me faire Mr Leblanc en terminant pour lui mon tableau de Venus, les conditions sont les mêmes que celles que vous avez eu la bonté de créer à mon avantage.
Il a voulu que notre contrat fut scélé par deux billets»... Sur les 6.000 francs, montant de ce portrait, la moitié est à sa disposition, la seconde le sera lorsque le tableau sera achevé ; «bien entendu que je n'y mettrai main qu'à mon retour de Paris, me voilà forcément fixé pour près de trois ans dans ce pays. Je ne suis consolé de cet espèce d'exil que par le précieux avantage d'y vivre avec un protecteur et une famille aussi aimable que Mr Leblanc, qui a mis dans tout ceci une grace et une bonté égale, mon cher, à votre amitié toute de feu. Je voudrais pouvoir de suite vous rendre la pareille [...] ; on consent donc à ce que je finisse mon grand tableau et que je ne m'occupe d'eux qu'à mon retour, je n'ai pu cependant ne pas faire le portrait de Monsieur, vû le grand désir qu'en a témoigné Madame, sans préjudice de celui en grand de toute leur famille par la suite.
Vous êtes le Seigneur généreux qui du fond de l'Asie me procure ce bien. Honneur et reconnaissance vous en soient rendus, cher ami, vous avez fait pour moi et en si peu de temps, et bien gratuitement ce que le seul Mr Thevenin a fait»... Il a cru en de faux amis, «ce qui a toujours été cause de l'obscurité de mon sort, et de la perte du temps malheureusement irréparable, qu'il faut pour parcourir une carrière aussi belle que glorieuse mais si difficile, insurmontable, lorsqu'au lieu d'encouragements mérités on n'a été que repoussé, et jamais aidé»... Il ajoute une longue note en fin de lettre pour lui demander de ses nouvelles, le charger de saluer Horace Vernet et son père, et lui transmettre les salutations de Lemoyne. Il le prie de rappeler à MICHALLON sa demande de «matériaux indispensables et très pressés dont j'ai besoin pour exécuter mon tableau de Louis XIII»...
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