Piotr Ilitch TCHAIKOVSKI (1840-1893). L.A.S., [Frolovskoe] 10 septembre [1888], à « Mania » [Hermann LAROCHE] ; 4 pages in-12 à son chiffre (au crayon), enveloppe ; en russe.
Estimation :
4 000 / 5 000 €
Adjudication :
8 500 €
Description
INTÉRESSANTE LETTRE AU SUJET DE SON ORCHESTRATION DE L’OUVERTURE-FANTAISIE DE SON AMI HERMANN LAROCHE (1845-1904, critique et compositeur).
[Le 26 août, Tchaikovski écrivait au Grand-Duc Constantin :
« je suis occupé à l’instrumentation de l’ouverture de Laroche. Cette vieille connaissance à vous […] a écrit depuis longtemps une ouverture qui me semble fort originale et talentueuse. Mais il est devenu tellement paresseux qu’en dépit de toutes mes prières et mes objurgations, il a catégoriquement renoncé à l’idée d’instrumenter cette ouverture. Je me suis alors chargé de ce travail »…]
« L’ouverture est finie et ZILOTI vous la donnera.
Maintenant
1) Veillez à ce que cela soit transcrit selon les notes d’ERDMANSDÖRFER ;
2) Écrivez lui pour lui dire que vous et moi aimerions que cela soit joué au premier concert, comme cela il la préparera parfaitement, les fautes dans les parties pourront être corrigées, et cela facilitera grandement mon exécution à l’ouverture de mon concert à Petersbourg.
Mon opinion est que cela s’est passé superbement, et si jamais les lèvres des vents et les doigts des cordes ne sont pas trop épuisés à la fin, alors ce sera colossal.
Ne faites aucune correction maintenant, je détesterais cela. Si quelque chose d’inattendu surgit, nous le corrigerons pendant les répétitions. Il ma semble que l’instrumentation est colorée et brillante, et il n’y a qu’une chose dont j’ai peur : du début de la répétition du deuxième thème jusqu’à la fin, la difficulté de la musique est peut-être au-dessus de la limite de ce qui est possible de jouer. Mais je ne peux être responsable de cela, il est impossible d’imaginer quoique ce soit facilement ! Encore une fois… si en l’examinant vous trouvez quelque chose qui n’est pas à votre goût, ne le corrigez pas sans moi ! »
Il faut passer très vite le manuscrit aux copistes, et veiller à la page de titre…
La lettre devait accompagner le manuscrit ; sur l’enveloppe, Tchaikovski a inscrit par plaisanterie le titre « Kavardak » (désordre).
Texte russe sur : http://en.tchaikovsky-research.net/pages/Letter_3663
L’Ouverture-Fantaisie ne fut pas donnée au concert d’ouverture de saison de la Société de Musique Russe de Moscou, que dirigeait le chef d’orchestre Max ERDMANNSDÖRFER. C’est Tchaikovski qui la créera au concert de la Société Philharmonique à Saint-Petersbourg le 5/17 novembre 1888, mais sans le succès escompté.
[Le 26 août, Tchaikovski écrivait au Grand-Duc Constantin :
« je suis occupé à l’instrumentation de l’ouverture de Laroche. Cette vieille connaissance à vous […] a écrit depuis longtemps une ouverture qui me semble fort originale et talentueuse. Mais il est devenu tellement paresseux qu’en dépit de toutes mes prières et mes objurgations, il a catégoriquement renoncé à l’idée d’instrumenter cette ouverture. Je me suis alors chargé de ce travail »…]
« L’ouverture est finie et ZILOTI vous la donnera.
Maintenant
1) Veillez à ce que cela soit transcrit selon les notes d’ERDMANSDÖRFER ;
2) Écrivez lui pour lui dire que vous et moi aimerions que cela soit joué au premier concert, comme cela il la préparera parfaitement, les fautes dans les parties pourront être corrigées, et cela facilitera grandement mon exécution à l’ouverture de mon concert à Petersbourg.
Mon opinion est que cela s’est passé superbement, et si jamais les lèvres des vents et les doigts des cordes ne sont pas trop épuisés à la fin, alors ce sera colossal.
Ne faites aucune correction maintenant, je détesterais cela. Si quelque chose d’inattendu surgit, nous le corrigerons pendant les répétitions. Il ma semble que l’instrumentation est colorée et brillante, et il n’y a qu’une chose dont j’ai peur : du début de la répétition du deuxième thème jusqu’à la fin, la difficulté de la musique est peut-être au-dessus de la limite de ce qui est possible de jouer. Mais je ne peux être responsable de cela, il est impossible d’imaginer quoique ce soit facilement ! Encore une fois… si en l’examinant vous trouvez quelque chose qui n’est pas à votre goût, ne le corrigez pas sans moi ! »
Il faut passer très vite le manuscrit aux copistes, et veiller à la page de titre…
La lettre devait accompagner le manuscrit ; sur l’enveloppe, Tchaikovski a inscrit par plaisanterie le titre « Kavardak » (désordre).
Texte russe sur : http://en.tchaikovsky-research.net/pages/Letter_3663
L’Ouverture-Fantaisie ne fut pas donnée au concert d’ouverture de saison de la Société de Musique Russe de Moscou, que dirigeait le chef d’orchestre Max ERDMANNSDÖRFER. C’est Tchaikovski qui la créera au concert de la Société Philharmonique à Saint-Petersbourg le 5/17 novembre 1888, mais sans le succès escompté.
