Lot n° 112

HUYSMANS (Joris-Karl). - En rade. Paris, A. Blaizot, R. Kieffer, 1911.

Estimation : 8000 / 10000
Adjudication : Invendu
Description
Veau teinté brun rouille, décor couvrant la moitié des plats et le dos de larges et inégales volutes ondoyantes estampée et peintes en noir avec rehauts d'or et insertions d'agrafes métalliques argentées, titre composé de même au centre du premier plat, doublures et gardes de satin ornées de deux gravures originales de Paul Guignebault, doubles gardes de papier brun décoré de volutes peintes en jaune et doré, tête dorée, non rogné, couverture et dos, étui bordé, boîte de toile moderne (L[ouise]-D[enise] G[ermain]).

Édition illustrée par Paul Guignebault de dix-neuf eaux-fortes originales hors texte, en couleurs, et de trente-sept bois originaux dans le texte, en bistre.

♦ Tirage unique à 250 exemplaires numérotés sur vélin d'Arches.
♦ Un des 30 exemplaires contenant trois états des eaux-fortes, dont l'eau-forte pure, et la suite des bois en tirage à part (n°32), enrichi du prospectus pour la reliure de série proposée par l'atelier de René Kieffer pour cet ouvrage et des deux planches supplémentaires inédites, tirées sur satin, réservées aux gardes et contregardes des exemplaires reliés par les soins de Kieffer.

► Superbe reliure conçue et décorée par Louise-Denise GERMAIN (1870-1936), avec ses initiales LDG au crayon au bas de la deuxième garde peinte, et exécutée dans l'atelier voisin de René Kieffer.

Louis-Denise Germain (1870-1936), commença par fabriquer des objets usuels : boîtes, coffrets à bijoux, sacs, ce qui lui donna une parfaite connaissance du travail du cuir.
Elle développa alors pour la reliure un style tout à fait personnel par l'emploi de piquetage et d'incrustations de fils et d'agrafes d'or ou d'argent. Elle se distingue par une technique unique, où le décor de la peau est réalisé avant la reliure.

« Les reliures de Mlle Germain sont d'un art très personnel et très savoureux, sans recherche d'inspiration dans le passé, ni emprunt à personne, sans avoir subi les influences de l'heure et de la phase de la mode, ni s'être laissé impressionner par les techniques modernes. Elles ne ressemblent à aucune autre et ont un caractère très personnel... » (Ernest de Crauzat).

« De sa pratique du travail et de la décoration du cuir sur des objets usuels révélés au salon d'automne de 1903, Louise-Denise Germain va très vite s'attaquer à l'habillage du livre, entreprenant une œuvre en dehors de tous les courants décoratifs et artistiques de son temps.

L'originalité de ses reliures réside dans la transposition décorative du petit point en broderie par l'utilisation d'agrafes en argent. C'est ainsi qu'elle décorait la peau avant de la confier, délicatement sertie et mise en couleurs, au relieur pour la couvrure. Avec la rencontre, au printemps 1922, de son futur gendre, le peintre Joseph Sima, une collaboration va bientôt s'établir pour la réalisation, à l'aquarelle ou la gouache, des feuillets de garde de certaines de ses reliures » (Jérôme Callais).

Les gardes peintes de la présente reliure ont pu être exécutées par Joseph SIMA.
L'exemplaire a figuré dans l'exposition Une vie, une collection (Bruxelles, 2008, n°105, ill.).

Cet exemplaire est décrit sous le n°60 dans la liste des reliures répertoriées rédigée par Fabienne Le Bars pour accompagner l’exposition organisée à la BnF sur Louise-Denise Germain.

Dos très légèrement éclairci.

Carteret, IV, 212 – Mahé, II, 419. Crauzat, II, 135 – Fléty, 79 – Peyré, 14 & 174 – F. Le Bars (dir.), Louise-Denise Germain, Paris, BnF, 2017, p. 103 [060] – Jérôme Callais : Une vie, une collection, p. 118.
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