Lot n° 45

[ÉMIGRATION]. Lettre d’un émigré, à Mgr l’évêque de Lisieux « chez Mr Henz, boulanger munitionnaire des troupes près la porte de Berg à Dusseldorff. » Hadley, 14 août 1794. 4 pp. bi-feuillet petit in-4, adresse au verso.

Estimation : 150
Description
→ Intéressante lettre sur la vie d’un émigré à Londres. J’ai passé les dernières six semaines dans les plus grandes inquiétudes. Je vous savais dans le danger et dans l’embarras, et je ne pouvais me procurer de vos nouvelles (…).
Si les patriotes continuaient de menacer Bruxelles, vous pouriez venir en Angleterre, et depuis cette époque, ils n’ont cessé de remporter des victoires et de prendre des villes dans le Brabant (…).
Il lui donne des nouvelles de Mlle de Goulet et des nièces de Mgr l’évêque de St-Pol, qui s’intègrent tant bien que mal dans la société anglaise ; Elles n’ont pas toute l’aménité et les graces des jeunes françaises, mais un esprit cultivé, un bon coeur, un gout pour les choses utiles (…).
Il donne de ses nouvelles et fait part longuement de sa vie en exil ; Ma santé est très bonne quoique j’aye bien du mal. Je donne jusqu’à 7 h. de leçons par jour (…). Malgré cela, il a de la peine à venir à sa subsistance et celle de son oncle, mais il a des amis si zélés qu’il ne craint pas de manquer de rien ; ses finances remontées, il contribuera à lui faire passer quelques moyens. Il poursuit ; Rien n’égale les succès des sans-culottes que leur scélératesse et leur férocité sanguinaire (…).
Il désespère des résultats de la contre révolution et pense qu’il n’ya que Dieu qui pourra sauver le royaume. Il demande des nouvelles du Comte de Chalup, de Mad. de La Ferronnays, et d’autres. Il évoque la préparation d’un complot ; les objets placés chez l’abbé de La P** n’ont pas été découverts, auquel cas on n’aurait pas manqué d’en parler à l’Assemblée. Et ajoute plus loin : Je viens d’apprendre la mort de Robespierre.
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