Lot n° 348

[VOYAGE] De Bordeaux à Cayenne aller retour par Ernest Cabrol ,1849

Estimation : 1500/2000
Adjudication : 2 200 €
Description
MANUSCRIT autographe in- 4 : [1] f.de titre - 540 ff. de cahier quadrillé écrits au recto à l’encre bleue et noire avec corrections, notes et ajouts de l’auteur. Reliure style vélin à recouvrement, pièce de titre de maroquin rouge, dos restauré. Ouvrage rédigé dans les années 1890, dans lequel l’auteur raconte son voyage depuis ses Cévennes natales qu’il quitte à l’âge de 12 ans pour faire l’école des mousses de Bordeaux jusqu’à la Guyane pour laquelle il s’embarque à l’âge de 15 ans.
Ouvrage divisé en 15 chapitres : Dédicace à mes enfants, Avant-propos, De Bordeaux au Sénégal, L'Océan, Mal de mer, Madère, Canaries, Sénégal, Nègres et pirogues, Saint-LOUIS, Cap vert, Gorée, Étude géographique du Sénégal, chapitre V de 23pp. sur la Traite des noirs , Isles du Cap vert, Pêches, 263 pp. en 7 chap. sur Cayenne et la Guyane : Étude sur la Guyane, Esclavage, Coolies, Déportation, Colonies pénitentiaires, Règne minéral, Règne végétal, règne animal, voyage de retour, conclusion quarante ans après.
[…] Quelques peuplades d’Indiens autochtones vivent errantes et dans la plus complète indépendance. Ces aborigènes, dont le nombre ne dépasse pas 2,300, sont divisés en plusieurs tribus dont les principales sont celles des Galibis, des Approuagues , des Oyampis et des Emérillons. Ils sont de taille moyenne ; leur teint est bronzé et leurs cheveux noirs mais non crépus. Ils n’ont que fort peu de barbe et s’épilent soigneusement.
Contrairement à une erreur généralement admise, ces naturels recherchent de préférence les étoffes aux couleurs éclatantes aux tissus sombres et peu voyants. L’unique vêtement des hommes consiste dans le langouti ou calimbe, étroite ceinture de 5 à 6 centimètres de largeur et qu’ils nomment toupéti. Ils sont intelligents, sobres, doux, hospitaliers, serviables .Aussi entretiennent ils les plus amicales relations avec nos colons […] Les autres tribus moins importantes sont celles des Roucouyènas, des Oyacoulets, des Ouayanas, des Oremanas, des Poupourouis, des Parabuyanes, etc. mais on ne sait rien de précis sur elles. Ces naturels voient leur nombre décroitre rapidement d’année en année .Ce qui en reste encore s’enfonce toujours plus avant dans les profondeurs des forêts .Ils se servent aujourd’hui encore de haches de pierre. Leur principale arme offensive est la flèche ,arme qui comparée à nos fusils nouveau système serait assez peu redoutable si elle n’était empoisonnée ;mais ils en trempent l’extrémité dans une substance qu’ils appellent urari, poison terrible dont les effets meurtriers sont presque instantanés et qu’ils extraient de substances végétales dont les principales sont l’Urari,le Taja et le Pani. Le curare est noir ; d’abord visqueux il ne tarde pas à se solidifier […]
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