Lot n° 332

RAUP DE BAPTESTEIN DE MOULIERES [MANUSCRIT] Mémoire sur l’importance et l’utilité de l’établissement d’une Académie de Morale et de Censure. Juillet 1787 suivi de : Mémoire sur les moyens d’établir l’Académie Royale de Morale et...

Estimation : 1500/2000
Adjudication : Invendu
Description
de Censure sans aucun frais pour le Roy ni pour l’Etat.1787.


« Que l’on suppose maintenant qu’il existe une académie Royale de Morale et de Censure […] destinée par son essence à examiner tous les livres que l’on imprime en France …. »

Deux cahiers in-folio non chiffrés de 16 et 12 pages écrits à l’encre brune sur papier vergé filigrané (Pro-Patria). Pièce signée Raup de Baptestin Censeur Royal à la page 16 du premier cahier .Ecriture bien lisible avec quelques ratures et corrections de l’auteur.
Dans son premier mémoire l’auteur revient sur les origines de la censure en France et la création des censeurs royaux par LETTRES patentes de 1624, puis il fait part de son projet de création d’une Académie Royale de Morale et Censure qui aurait le droit de se réunir au même titre que l’Académie Française et serait la gardienne de la morale et des bonnes mœurs […] En accordant aux Censeurs ce droit qui ne nuirait d’aucune manière quelconque aux autres compagnies, il en résulterait par la suite un bien très réel pour l’état ; et les hommes estimables et éclairés , appelés à composer cette Compagnie (jusqu’ici épars et isolés) pouvant enfin se réunir et se communiquer leurs lumières ,parviendraient bientôt à fixer invariablement les principes de la censure […] Que l’on suppose maintenant qu’il existe une académie Royale de Morale et de Censure ,fondée par un Roy qui donne le premier et le plus grand exemple des vertus et des bonnes mœurs ;que cette société ,principalement destinée par son essence à examiner tous les livres que l’on imprime en France ,et à fixer invariablement les principes de la censure, est en même tems autorisée à former un code de morale, ouvrage important qui manque à littérature française ;que cette société est spécialement chargée de veiller à tout ce qui peut rétablir les mœurs dans le royaume et les entretenir ensuite dans le degré de pureté où elles doivent être pour assurer invariablement le bonheur et la prospérité de l’état […] L’on croit devoir ajouter que le code dont on vient de parler, rédigé dans l’ordre alphabétique, formerait un cours complet de morale ;que cet ouvrage ,déjà commencé par l’auteur de ce mémoire, pourrait être suivi ,et successivement perfectionné par les différents membres de l’académie qui en seraient chargé ; et qu’alors mis à la tête des livres élémentaires et classiques, il serait aussi utile aux mœurs, que le dictionnaire de l’académie française l’a été et l’est encore à la langue française […]S’il est un moment favorable pour proposer un établissement aussi utile ,c’est celui où la vertu est placée sur le Trône ;c’est celui où ce même Trône est environné de ministres qui la chérissent et qui ne sont occupés que des moyens d’assurer la puissance et la prospérité de l’état. La nation recevrait ainsi de son auguste Monarque un bienfait d’autant plus précieux qu’il perpétuerait dans les siècles à venir l’amour de la vertu ! […]
Le second mémoire traite de l’organisation et du fonctionnement de la future Académie qui serait divisée en 7 classes par ordre d’importance : Moralistes Censeurs, Théologie, Jurisprudence, Histoire naturelle et médecine, Chirurgie, Mathématiques, Belles-LETTRES Histoire et Arts. La première classe serait composée de personnes choisies par le Garde des Sceaux, les cinquante académiciens formant les six autres classes seraient choisis parmi les anciens Censeurs Royaux. Son financement se faisant par « une somme à prendre sur le bénéfice des journaux et feuilles périodiques, qui paraitraient à ce moment et une somme à prendre annuellement sur les différents établissements et entreprises, pour lesquels on aurait besoin à l’avenir d’un privilège du Roy, cette académie ne couterait rien au Roi ni à l’Etat. Cette académie tiendrait ses assemblées une où deux fois par semaine dans une salle du Louvre, […] les auteurs seraient obligés à l’avenir de remettre (indépendamment d’une copie MANUSCRITe) deux exemplaires reliés de leurs ouvrages ,l’un pour la bibliothèque de l’académie, l’autre pour l’académicien qui l’aurait censuré […]

Raupt de Baptestein de Moulières, Antoine, Joseph (1747-1827)
Raupt de Batistin de Moulières (ou Raup de Baptestein) naquit en 1747. Après avoir exercé les fonctions de secrétaire de la compagnie des Cent-suisses et d'inspecteur de l'imprimerie et de la librairie, il fut attaché aux archives du ministère de la Maison du roi jusqu'en 1825. Il mourut en 1827. Outre la Petite biographie conventionnelle (Paris Alexis Eymery 1815), il est notamment l'auteur du Livre rouge ou Notice sur les procès de Charles Ier et de LOUIS XVI.
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