Lot n° 3

EUGENIE de Montijo. 1826-1920. Impératrice des Français, épouse de Napoléon III. L.A.S. à son cousin le duc d’Albe et dessin aut. (Paris), 29 janvier (1858).

Estimation : 1100
Description
3 pp. bi-feuillet in-8 papier bleuté, chiffre « E » couronné en coin ; en espagnol.

Très belle lettre de l’Impératrice, écrite dans sa langue natale, quelques jours après l’attentat d’Orsini. Elle remercie son cousin de sa sollicitude à l’occasion de l’attentat du 14 dont la Divine Providence les a sauvés miraculeusement ; (…) Les gracias por ta carta a la ocasion del atentada del 14, del qual la Divina Providencia nos ha salvado tan milagrosumente (…). Elle lui fait part de plusieurs affaires dont les 100,000 francs lui appartenant qu’elle a en sa possession. L’Impératrice envisage maintenant un voyage et un autre en mai, avant de revenir sur l’attentat : (…) Sapon por un instante que la tentative de la otra noche se hubiera consumada, que pena para mi (Si los muertos veu lo que se para un el mundo de veros funtados de lo queos he prometudo [Si la tentative de l’autre nuit avait réussi, quelle peine pour moi (si les morts voient ce qui se passe dans le monde) …].

Joint un dessin de l’Impératrice, au crayon, représentant un croquis de la bombe qui a éclaté lors de l’attentat ;

Joint une lettre du maréchal Niel à son épouse, Clémence, accompagne le dessin, avec quelques explications ; (…) Je t’envoie un dessin fait par l’Impératrice elle-même de la bombe trouvée sur Orsini que nous avons longtemps manœuvrée, après qu’elle a été déchargée. Les capsules ne partent ni quand on la jette sur un tapis, ni même quand on la jète sur un parquet. Il en part toujours deux sur le pavé et toute espèce de dalles ou de carreaux. L’Impératrice t’a très bien vu à la messe. Léopold a fait sa conquête (…). Le maréchal donne des nouvelles de Mlles de Los Marimos et de Reyneval qui sont de service, des généraux Rolin et Roque. L’Empereur est sorti hier en phaéton ; à 1h, son discours qui produira, je crois, un grand effet (…). (Dessin 1 pp. in-4, en-tête de la Maison de l’Impératrice ; L.A.S. du maréchal Niel à sa chère Clémence, Tuileries, 18 janvier, lundi matin, 2 pp. in-8).
C’est le 14 janvier 1858 que Felice Orsini commet l’attentat contre l’Empereur devant l’Opéra de la Rue Le Pelletier, qui fera huit morts. Ancien militant carbonari proche de Mazzini, Orsini reprochait à Napoléon d’avoir trahi les idéaux de la Charbonnerie et d’avoir entravé l’unification de l’Italie avec l’intervention de la France pour défendre les Etats pontificaux. Fin juillet, aura lieu l’entrevue de l’Empereur et de Cavour à Plombières, qui entrainera la France dans la guerre d’Italie en 1859.
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