Lot n° 108

Boffrand (G.). De architectura liber... Livre d’architecture contenant les principes généraux de cet art... ouvrage français et latin. Paris, G. Cavelier, 1745 - Description de ce qui a été pratiqué pour fondre en bronze d’un seul jet la

Estimation : 15.000-18.000
Adjudication : 15 000 €
Description
figure équestre de Louis Xiv... Ouvrage français et latin. Paris, G. Cavelier, 1743, 2 ouvrages en un vol. in-folio, maroquin bleu nuit, filets dorés autour des plats, dos à nerfs orné, tranches dorées (reliure de l’époque). ÉDITION ORIGINALE. Germain Boffrand (1667-1754), l’architecte des grands de ce monde. Il se forme chez Bouchardon, pour la sculpture, et chez Jules Hardouin-Mansart, pour l’architecture. De 1685 à 1699, il travaille au service des Bâtiments, qu’il quitte pour acheter un office d’architecte-juré de la ville de Paris. Là commence la carrière qu’on lui connaît, bénéficiant de la protection du duc du Maine et de deux amies, Mme d’Argenson, future maîtresse du Régent, et Mme d’Arco, maîtresse de l’électeur de Bavière. D’abord parisienne, sa clientèle compte donc le duc du Maine et sa mère, la marquise de Montespan, la princesse Palatine, les Colbert de Torcy, les Soubise, les Mesme... La maison qu’il construit pour le peintre Charles Le Brun, lui vaut les éloges du moraliste La Bruyère. L’exil de Mme d’Arco est pour Boffrand l’opportunité de bâtir Bouchefort, où, selon Michel Gallet, se dessinent les grands traits de son art, telle « sa disposition à spéculer en géomètre sur des figures simples et claires, à diversifier la forme des pièces, à limiter la fréquence de l’angle droit, à juxtaposer les volumes, plutôt qu’à les unifier et à en réduire les contrastes ». Introduit par les Orléans auprès de Léopold, duc de Lorraine, il en est nommé premier architecte en 1711. Le duc et sa cour s’étant réfugiés à Lunéville, il confie à Boffrand le soin de lui édifier un château. Celui-ci y réalise alors ce que les architectes de Versailles [avaient] rêvé de faire, avec un corps central bâti selon l’ordre colossal, que somment un attique et un dôme. Son influence grandissant, Boffrand seconde Léopold pour les travaux de la collégiale de Nancy, donne les plans de Commercy et de la Malgrange, où il introduit la forme ovale. Il travaille en outre pour la maison de Beauvau-Craon, pour laquelle il construit le château d’Haroué, l’un des prototypes de la maison française du style Louis XV, ainsi que pour les Raigecourt, Custines, Curel, Vitrimont… Sa notoriété s’étend jusque dans le sud de l’Allemagne, où il est devenu la règle de consulter Boffrand et Cotte pour valider un projet architectural. Cependant, Boffrand n’est pas l’architecte des seuls grands de ce monde. Au service des Ponts et Chaussées, il construit et restaure des ponts, intervient dans les hôpitaux parisiens, en qualité d’architecte du grand bureau des pauvres, il se consacre à des constructions religieuses, participe au concours pour la création d’une place Louis XV… Enfin, il enseigne et parmi ses élèves figurent les architectes Patte, qui sera son exécuteur testamentaire, Boullée ou encore Clérisseau. Texte latin et français. 68 planches gravées, numérotées I-LXX, par Babel, Blondel, Hérisset, Lucas, Moreau… La pl. XLVIII n’a jamais été publiée. Boffrand nous y présente le château de Lunéville tel qu’il l’avait souhaité. L’un de ses derniers chantiers, l’hôpital des Enfants- Trouvés, n’y figure pas et sera publié par Blondel. La Description de ce qui a été pratiqué pour fondre en bronze… la figure équestre de Louis XIV est illustrée de 20 planches numérotées II à XVIII, avec deux planches bis, les XVII et XVIII. La planche du four qui manque souvent est ici bien présente. Intéressante réunion des deux ouvrages publiés par Boffrand. L’un des très rares exemplaires imprimés sur papier fort, ici relié à l’époque en maroquin bleu, couleur fragile qui a ici bien traversé le temps. Il a appartenu au comte Grigori Alexandrovitch Stroganov. Rarissime dans cette condition. Dimensions : 433 x 281 mm. Provenances : Grigori Alexandrovitch Stroganov (1823-1878), avec son ex-libris. Petit-fils du comte Grigori Alexandrovitch Stroganov (1770-1857), collectionneur et mécène fameux, qui fut l’une des figures les plus cultivées de son époque, Grigori Stroganov épousa secrètement la fille aînée du tsar Nicolas Ier, qui était sa préférée, après la mort de son premier mari, le duc de Leuchtenberg ; une cote de rangement manuscrite « 2958-90 planches-(21 dans 2nde) » ; timbre humide de la bibliothèque de l’université impériale de Sibérie, à Tomsk, en grande partie créée grâce au don que Grigori Stroganov fit, en 1875, des 22 000 volumes de sa bibliothèque et de celle de son grand-père. BAL, I, ; Fowler & Baer, 53 (pour le Livre d’architecture…) ; Cicognara, 44 et 3485 ; Millard, I, 30 ; Katalog Berlin, 2402 (pour le Livre d’architecture…).
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