Lot n° 109

Pauline VIARDOT. L.A.S. « P. », Weimar 1er-2 mai [1879], à Ivan Tourgueniev ; 4 pages in-8.

Estimation : 600 / 800
Adjudication : 1 400 €
Description
Soirées musicales à Weimar avec sa fille Louise Héritte, dont on va jouer l’opéra Lindoro (2 mai). Il fait froid : « Un peu plus nous verrons des loups se prélasser dans les rues de Weimar ! Mais cela ne fait rien et n’empêche que je n’aie très bien fait de venir avec Louise set que je n’aie déjà une forte envie d’être de retour. Bonjour, mon cher bon Tourgline, si vous croyez qu’il me reste beaucoup de temps pour écrire des lettres, vous faites erreur. […] La répétition a été beaucoup mieux qu’hier, quoiqu’il y ait bien à dire. En somme, cela ira bien, j’espère. J’attends mon équipage avec les chevaux beurre frais pour aller donner ma leçon au château ». Elle va dîner chez Lassen (le chef d’orchestre du Théâtre Grand-Ducal) avec Liszt : « Je dois leur chanter quelques mélodies de Louise, Lamento, la Manola, Malédiction. Puis on rentrera s’habiller pour la soirée qui a lieu chez Mme de Meyendorff après le théâtre »... Vendredi 2 mai. « Après ma leçon, j’ai été retrouver Louise et Berthe chez Mme Lassen. Liszt y est venu aussi et pendant qu’on apprêtait le dîner, j’ai chanté le Lamento, et Louise a chanté son Carnaval de Venise. Ces messieurs ont été très contents de ces deux morceaux. Dîner excellentissime, très gai, Liszt comme toujours charmant. Nous sommes rentrées nous reposer et nous habiller. Chez Mme de Meyendorff, soirée gemüthlich. […] Liszt a joué avec Lassen un scherzo de Borodine et une marche de Tchaïkovsky. Il aime beaucoup les compositeurs russes actuels. Il n’a jamais voulu jouer seul, il nous a promis de jouer pour nous deux. En avant le Lamento qui a fait grand effet et la Manola qui a enlevé. En outre, il a fallu chanter l’éternelle Caña et riquiriqui. On a été très aimable pour Louise qui est charmante quand elle s’y met. Tout le monde paraît on ne peut mieux disposé pour ce soir ». Louise va encore faire travailler les chanteurs... Elle s’inquiète du succès du concert de son fils Paul… « Liszt va jouer dimanche le 4or de Louise. Demain il entendra le Feu du Ciel. Nous dînons chez M. Merian demain. Le soir 1re partie de Faust. Dimanche – la 2e »... Ivan Tourgueniev, Nouvelle correspondance inédite (1971), t. I, n° 170.
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