Lot n° 107

Pauline VIARDOT. L.A.S., Londres 28 octobre [1870], à Ivan Tourgueniev ; 4 pages in-8.

Estimation : 500 / 700
Adjudication : 1 600 €
Description
Sur la guerre de 1870 et sa vie à Londres. Elle apprend « la triste nouvelle de la capitulation de Metz. C’est, me paraît-il, le coup de grâce pour la pauvre France. Louis doit en être bien abattu. Mon Dieu, que tout cela est triste et que va-t-il arriver maintenant ? À quoi pourront aboutir les démarches de Thiers auprès de Bismarck ? Il faut absolument que vous arrachiez mon pauvre papa Loulou de son fond d’entonnoir [à Baden] et que vous guettiez quelques jours de beau temps, les premiers qui se présenteront pour faire le voyage. Je le répète, la maison que nous habitons est tout à fait suffisante. J’en ai vu plusieurs, mais je préfère celle-ci. Les maîtres sont comme il faut et font eux-mêmes fort bien le service ». Elle s’inquiète d’être sans nouvelle de Mlle Arnholt (la gouvernante) qui devrait être arrivée : « Voilà une incompréhensibilissimité ! »… Elle énumère les visites qu’elle a reçues, dont le violoniste Hamer et le violoncelliste Lasserre, « ami de Saint-Saëns. Ces derniers sont venus s’offrir pour faire de la musique quand je voudrai. C’est toujours quelque chose ». Elle craint que le violoncelliste russe Bernhard Cossmann « ne trouve pas grand-chose à faire car il y aura cet hiver une avalanche de râcleurs, souffleurs et tapoteurs. Si la tournée avec Beale a lieu (ce qui est probable), il n’y aura que des chanteurs avec moi, un quatuor et pas d’instrumentistes »... Elle a « un peu circulé hier, à pied, par un temps superbe. Nous avons été jusqu’au Crescent, entre Oxford st. et Regent st. Que ce Londres est donc immense ! toutes les rues en sont longues à perte de vue ! »… Ivan Tourgueniev, Nouvelle correspondance inédite (1971), t. I, n° 168.
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