Lot n° 106

Pauline VIARDOT. L.A.S. « P.V. », Weimar 16 février 1869, à Ivan Tourgueniev ; 4 pages in-8.

Estimation : 600 / 800
Adjudication : 2 200 €
Description
Sa passion pour Wagner. Elle relate la visite du Grand-Duc Karl Alexandre de Saxe-Weimar : « L’amabilité en personne. […] Il m’a dit avoir une admiration sans bornes comme sans restriction pour moi, pour ma carrière, pour la vie comme je me la suis faite. […] Nous avons beaucoup causé, de Liszt, de Wagner, de l’idéal, de l’éducation »… Elle évoque d’autres visites, avant de relater la représentation de Lohengrin : « Cet ouvrage m’a plu bien plus encore qu’à Bade. Mlle Reiss (Elsa) n’est pas très fameuse, elle a une voix aigrichonne et n’a rien de dramatique. Mme Barney (Ortrud, assez bonne), beaucoup de feu, flambant un peu trop. Lohengrin Mr Meffert, style Brandes aîné. Telramund (Milde) excellentissime. L’orchestre parfait. Le cygne charmant est un vrai pigeon. Décidément, oui, décidément, Wagner est le seul compositeur dont les ouvrages aient de l’intérêt pour moi. Oh, il n’y a pas à le nier, je suis wagnérienne jusqu’au bout des ongles, mon pauvre ami ! je sens que c’est une pente qui m’entraîne irrésistiblement ». On va donner le lendemain son opérette Krake (Le Dernier Sorcier) : « Si Liszt va mieux, il viendra aussi. Ils m’emmènent à Iéna entendre un concert intéressant ». Il y aura aussi musique chez la Grande Duchesse : « Il faudra que j’aille faire des visites à mes prime donne. […] Je voudrais tant les faire étudier un peu, ne fût-ce que pour les mettre dans la bonne voie, avant qu’elles n’apprennent leurs rôles tout à fait ! » Elle demande pour finir des « nouvelles. Travaillez bien. Comment va la nouvelle nouvelle [Le Roi Lear de la steppe] ? Est-elle finie ? »… Ivan Tourgueniev, Nouvelle correspondance inédite (1971), t. I, n° 167.
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